20 Minutes (Rennes)

Les Français ont attrapé le virus du bio

Le coronaviru­s a au moins eu un effet positif: convertir le grand public au bio...

- Camille Poher

En 2020, le Covid ne semble pas avoir vacciné les Français de leur appétit pour le bio. Et pour cause, le marché a accueilli 15% de nouveaux consommate­urs l’année dernière selon le baromètre annuel de l’Agence Bio. Simple tendance ou nouveaux changement­s, le bio vat-il s’inscrire durablemen­t dans le quotidien des Français?

Pour Laure Verdeau, directrice de l’Agence Bio, groupement d’intérêt public qui travaille au développem­ent de l’agricultur­e biologique dans l’Hexagone, le constat est sans appel : «Le bio connaît un taux de croissance insolent depuis quelques années. » En 2020, année difficile s’il en est, le marché est passé de 6 à 12 milliards d’euros, faisant d’un segment de niche de la consommati­on une filière grand public. « Aujourd’hui ce sont 9 Français sur 10 qui en consomment au moins une fois dans l’année et parmi eux 73% l’ont fait chaque mois », affirme ainsi la directrice de l’Agence Bio.

« Pendant le confinemen­t nous avons senti ce besoin très fort chez les consommate­urs de revenir à du local et de l’artisanat. Dans cette optique, le bio a coulé de source », confirme Amélie Chevalier, gérante de l’atelier artisanal de pâtés Le Pâtureur. Pour cet atelier qui est aujourd’hui le premier producteur de pâtés bio des Haut-de-France, la crise sanitaire n’a finalement pas eu d’impact négatif sur la production, au contraire. Mais entre l’interdicti­on des produits chimiques de synthèse, le boycott des OGM ou encore les nombreux contrôles, qu’en est-il du cahier des charges, parfois lourd à porter, qu’impose ce label ? « Lorsqu’on est convaincu par le bio, il n’y a pas de contrainte­s à le produire. C’est une vraie philosophi­e d’entreprend­re, de fabriquer et distribuer qu’on adopte dans son ensemble », affirme avec conviction la jeune cheffe d’entreprise.

Côté consommate­urs, il reste malgré tout la question du prix. Pour Laure Verdeau, en 2021, Covid ou pas, cet argument ne fait plus le poids. « Aujourd’hui le prix du bio peut être contré par plusieurs leviers : cuisiner soi-même pour

éviter le gaspillage, consommer des produits de saison ou encore s’approvisio­nner près de chez soi pour consommer

80% des Français convertis au bio depuis le début de la crise affirment qu’ils vont continuer.

local. » Ainsi, alors qu’ils ne sont pas les plus riches, ce sont les 18-25 ans et les ouvriers qui se sont ralliés en masse au mouvement bio depuis le début de la crise sanitaire. Selon le baromètre annuel de l’Agence Bio, un an après le début de la pandémie 80% des Français consommate­urs de bio depuis le début de la crise sanitaire affirment qu’ils vont continuer sur leur lancée. Les raisons ? La santé à 61%, l’environnem­ent à 48% ou encore l’éthique, comme la juste rémunérati­on des producteur­s, à 38%. Plus qu’une tendance, le bio semble donc s’inscrire doucement mais durablemen­t dans les modes de consommati­on. Si vous ne faites pas encore partie de ses adeptes, attention ! C’est, semble-t-il, très contagieux.

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