La série qui fait d’une pandémie une féerie
Les créateurs de « Sweet Tooth », sur Netflix, expliquent pourquoi leur production apocalyptique sur fond de pandémie est résolument optimiste
Une dystopie féerique qui fait un carton ! La série Sweet Tooth s’est hissée à la seconde place du top 10 de Netflix, derrière le mastodonte Lupin et devant la très attendue cinquième et ultime saison de Lucifer. Adaptation de la bande dessinée du Canadien Jeff Lemire, cette série en huit épisodes, créée par Jim Mickle et Beth Schwartz, et écrite avec Christina Ham et Jeff Lemire, suit le road trip onirique d’un petit garçon mi-cerf, mihumain (joué par Christian Convery), prénommé Gus, dans une Amérique postapocalyptique frappée par une pandémie. De quoi miner le moral en plein déconfinement ? Que nenni !
« Sweet Tooth est une histoire très personnelle. C’est une grande partie de ma vie », lance d’emblée Jeff Lemire, le créateur de la bande dessinée, avec lequel 20 Minutes s’est entretenu lors d’une table ronde organisée par Netflix. La série a choisi d’emblée d’adopter un ton plus léger que son roman graphique. « Il s’agit d’une adaptation, pas d’une traduction, explique l’auteur. Avoir des personnages un peu moins violents que le livre était nécessaire pour donner vie à cette histoire. »
Un message d’espoir
La production de Sweet Tooth a été interrompue par le Covid-19. Jim Mickle souligne : « Ce n’est pas vraiment une histoire de pandémie, Sweet Tooth parle surtout de ce qui se passe après et de ce qui peut en ressortir de bon. On espère que les gens retiendront que l’espoir est important. On a essayé de trouver un moyen de raconter cette histoire apocalyptique d’une manière qui dise : "Accroche-toi, tu t’en sortiras.” Le monde a besoin de ce message. »
« Certains personnages ont même une vie meilleure après la pandémie », s’exclame Beth Schwartz. La famille Anderson, que Gus rencontre dans l’épisode 2, est ainsi devenue plus unie grâce à la pandémie. Pendant le confinement, « les personnes chanceuses ont réalisé ce qui était vraiment important pour elles, non pas le travail ou le brouhaha du monde extérieur, mais des choses comme passer du temps en famille », développe-t-elle. Le récit, vu par les yeux de ce gamin naïf, oblige le spectateur à retrouver la capacité d’émerveillement de l’enfance. Véritable ode à la nature, à l’humain et à la tolérance, Sweet Tooth est résolument optimiste.