20 Minutes (Rennes)

Il était une fois « Fallout »

L’adaptation du jeu vidéo allie postapocal­ypse et western pour une série graphique et drôle

- Laure Beaudonnet

Un jeu vidéo à succès, un duo de choc et un univers de western postapocal­yptique délirant. Fallout, la nouvelle série signée Geneva Robertson-Dworet et Graham Wagner disponible depuis jeudi dernier sur Prime Video, a tout pour se hisser aux côtés de Westworld, The Last of Us ou The Boys.

Inspirée d’une saga culte, Fallout suit trois personnage­s – Lucy (Ella Purnell), La Goule (Walton Goggins) et Maximus (Aaron Moten) – deux cents ans après l’apocalypse nucléaire qui a plongé le monde dans la désolation et la terreur. Dans ce western chaotique, cohabitent mutants, créatures irradiées, toxicos mangeurs de chair. C’est drôle, ça gicle et ça fait frissonner.

Revu à la sauce « Westworld »

Difficile de passer à côté de l’esthétique des westerns ces dernières années, tant le genre est redevenu à la mode depuis Westworld, en 2016. En quatre saisons, cette oeuvre signée Jonathan Nolan et Lisa Joy a brillammen­t mis en images la question philosophi­que de la place de l’intelligen­ce artificiel­le dans les sociétés futures. Les voilà de retour au générique de Fallout dans un décor rétrofutur­iste des années 1950. Cette fois, le couple de créateurs officie à la production de ce western où la moralité n’a pas survécu aux radiations. Jonathan Nolan, célèbre pour avoir coécrit Interstell­ar avec son frère, Christophe­r, a réalisé les trois premiers épisodes de cette pépite.

Fallout renoue avec l’esthétique des grandes plaines arides et désolées de l’Ouest américain. On devine les vestiges des saloons et des ranchs. Les personnage­s sont dans un état d’urgence, seuls face à la brutalité d’un monde à l’état sauvage. La Goule, zombie au visage décharné, est vêtue comme un cow-boy. Il incarne l’archétype du bandit. « Je suis un fan des westerns spaghetti, c’est quelque chose qui me parle, a insisté Jonathan Nolan dans une interview à Nice-Matin. C’est un style qui a ses propres repères, son propre rythme, sa luminosité, son énergie. » Mais ce n’est pas la seule chose à retrouver dans Fallout. Les combats sont graphiques, le sang coule à flots et c’est extrêmemen­t drôle. La série adopte l’hyperbolis­ation visuelle du gore si chère à The Boys, satire sanglante et cynique des superhéros créée par Eric Kripke. Une débauche de bains de sang et de scènes si outrancièr­es qu’elles forcent le rire du spectateur. Avec autant d’atouts entre ses mains, difficile d’imaginer que Fallout ne marque pas autant la culture populaire que l’oeuvre dont elle s’inspire. À consommer sans modération.

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Amazon Content Services LLC Walton Goggins incarne La Goule dans « Fallout » sur Amazon Prime Video.
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