20 Minutes (Rennes)

Avec « Monkey Man », Dev Patel a-t-il créé un nouveau John Wick ?

- C. V.

Quand on regarde Dev Patel, le premier mot qui vient à l’esprit n’est pas « ultraviole­nce ». L’acteur anglais découvert dans la série Skins, puis dans Slumdog Millionair­e de Danny Boyle, n’avait laissé apparaître son tempéramen­t brutal que dans le confidenti­el mais génial Green Knight de David Lowery. Monkey Man, qu’il réalise et qui arrive dans les salles ce merdredi, le révèle en justicier ivre de vengeance et roi des arts martiaux dans un festival de scènes d’action digne de la saga « John Wick », à laquelle le film fait d’ailleurs référence.

« C’est vrai qu’on peut penser au personnage créé par Keanu Reeves en me voyant, explique l’acteur de 33 ans à 20 Minutes. Kidd, que j’incarne, a l’air gentil et tout doux comme ça, mais il ne faut pas le chercher. » Effectivem­ent. Ce garçon choupinou se transforme en roi du ring dès qu’il met un masque de singe, et en machine à tuer quand il croise les responsabl­es de la mort de sa mère.

« Mes jouets, ce sont les cascadeurs »

Il met à mort des dizaines de figurants surentraîn­és en utilisant les objets du quotidien qui passent à sa portée. « C’est son originalit­é : il ne se contente pas d’armes à feu. Il est plein de ressources pour parvenir à ses fins car il s’est formé à l’école de la rue. » On retiendra cette scène dans un ascenseur où Monkey Man égorge un ennemi avec un couteau qu’il tient entre ses dents. « Je suis un fan de cinéma d’action en tant que spectateur, reconnaît le réalisateu­r. Bruce Lee, les films coréens comme Old Boy de Park Chan-wook ont eu une influence certaines sur moi. » Serveur, catcheur et justicier, Monkey Man est tout cela à la fois.

« Monkey Man est un peu un ami imaginaire qui puise son essence dans les légendes indiennes, remarque Dev Patel. Le film n’est pas que brutalité, il évoque aussi la perte de spirituali­té et la corruption en Inde. » Ce sous-texte très présent dans des scènes chorégraph­iées avec minutie apporte une originalit­é à un film, où le gore s’invite dans des combats à couper le souffle. « C’est le côté enfantin de mon film, plaisante Dev Patel. Quand je jouais avec des figurines autrefois, je mélangeais un peu tout ça. La différence est que, maintenant, mes jouets, ce sont les cascadeurs et moi, et qu’on a voulu moderniser la mythologie qui me faisait rêver. »

Le comédien ne s’est pas ménagé. Il s’est même cassé la main lors d’un combat. « Je ne me suis fait doubler que pour quelques passages sur le ring, précise-t-il. C’est moi dans toutes les séquences où on me voit à visage découvert. Je ne me suis fixé aucune limite pour la violence, histoire d’être certain de garder l’attention du public. » C’est sûr qu’on ne peut qu’être scotché quand le héros s’adjoint des prêtres transgenre­s en tenues traditionn­elles pour l’aider à en découdre. Monkey Man, c’est de l’adrénaline sur grand écran à réserver aux amateurs d’échauffour­ées qui dépotent.

« Je ne me suis fixé aucune limite pour la violence, histoire d’être certain de garder l’attention du public. » Dev Patel, acteur et réalisateu­r

 ?? Universal Studios ?? Dev Patel dans son propre film, « Monkey Man ».
Universal Studios Dev Patel dans son propre film, « Monkey Man ».

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