20 Minutes (Rennes)

L’extraterre­stre est de retour sur terre

- Julien Laloye

TENNIS À quoi ça tient, le bonheur finalement ? Une calvitie qu’on avait oubliée, un bandana flashy plus attachant que notre premier doudou hippopotam­e, et même des tirages de slip au goût de reviens-y. Six cent quatreving­ts jours (un an et dix mois) après son dernier match sur terre battue, Rafael Nadal est redevenu un joueur de tennis au tournoi de Barcelone, qu’il a gagné rien qu’une douzaine de fois. Et soudain, le prix des billets à la revente pour Roland-Garros a grimpé en flèche.

Pour tout dire, on a trembloté une petite dizaine de secondes, le temps de le voir servir une seconde balle de poussin asthmatiqu­e à 149 km/h. C’est que, l’oncle de Rafa avait prévenu : son ancien protégé pouvait tout faire sur un court depuis sa déchirure musculaire en Australie, sauf servir. Du reste, le geste était un peu chancelant, parfois, et la vitesse de pointe n’a pas dépassé 185 km/h, un chiffre qui ne rassurera pas les angoissés permanents.

« Ça signifie beaucoup pour moi »

Un peu plus enveloppé que dans notre souvenir, Rafa, 37 ans tout de même, a vite retrouvé ses repères sur le court… Après deux ou trois jeux de réglage, l’Espagnol, retombé dans les limbes du classement ATP (446e), a vite fait le tour du petit problème Flavio Cobolli, jeune espoir italien de 21 piges. Des grands lifts de coup droit aux hauteurs de tsunami, deux ou trois revers saignants pour accélérer… et roulez vieillesse : 6-2, 6-3 en 1 h 25. Contre un joueur (62e mondial) qui s’est payé Monfils et AugierAlas­sime cette saison, c’est pas mal, non ?

« Je passe par des moments difficiles, mais en même temps, quand je peux être sur le circuit pendant quelques jours, m’entraîner avec les gars et être en mesure de jouer un peu en compétitio­n, ça signifie beaucoup pour moi », a-t-il déclaré. Évidemment, cela s’annonce plus corsé dès mercredi contre la mobylette australien­ne Alex de Minaur. « Je fais comme si c’était ma dernière année, je veux profiter de chaque instant », a philosophé l’homme aux 22 titres en Grands Chelems.

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P. Barrena / AFP On a retrouvé le Rafael Nadal au bandana.

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