20 Minutes (Rennes)

La remontée

En battant le FC Barcelone (4-1), le PSG a réussi l’exploit de se qualifier en demie de la Ligue des champions

- À Barcelone, Aymeric Le Gall

Alors, elle est où la remontada ? Apathique pendant une demiheure, le PSG a finalement profité de l’expulsion d’Araujo pour renverser totalement ce quart de finale retour de Ligue des champions et décrocher un ticket inespéré en demifinale. Opposés à Dortmund au tour suivant, les Parisiens ont toutes les cartes en mains pour écrire une magnifique page de leur histoire en C1.

LE ROUGE QUI CHANGE TOUT.

À voir la course de zinzin de l’espace de Luis Enrique, quittant sa zone technique et passant dans le dos de Xavi pour rejoindre ses joueurs au bord de la pelouse et leur glisser des consignes, on a compris que la soirée venait de basculer au stade olympique de Montjuic. Quelques secondes plus tôt, après un accrochage illicite en position de dernier défenseur sur Barcola, Araujo a donné son corps à la patrie et récolté un ticket direct pour la douche. À onze contre dix pendant plus d’une heure, le PSG venait, en terre espagnole, de voir un arbitre changer le cours de sa destinée en sa faveur. Du jamais vu. Et à entendre le silence qui s’est emparé du stade, sûr que le public catalan, bouillant jusque-là, avait lui aussi compris que son équipe allait souffrir, après un début de match parfait et l’ouverture du score rapide de Raphinha. Il s’en rendra d’autant plus compte que Dembélé, sifflé à chacune de ses prises de balle, lui le traître à l’institutio­n, expédiait une cartouche de folie sous la barre de Ter Stegen. Il était même à deux doigts d’en remettre une couche juste avant la pause, mais sa volée a raté le cadre d’un rien. Qu’importe, le momentum était avec Paris (pour une fois).

PARIS EN MISSION.

La preuve, au retour des vestiaires, c’est une équipe parisienne transfigur­ée, le couteau entre les dents, loin de celle, apathique, qui nous avait fait hurler de rage dans les trente premières minutes, qui revenait sur la pelouse. Se ruant à l’attaque, Fabian Ruiz était à un chouïa de climatiser le stade d’un tir croisé, mais la lumière vint d’un petit homme d’1,72 m nommé Vitinha, ou La Joconde, on ne sait plus. Déjà buteur à l’aller, le Portugais mettait Paris sur le chemin de l’exploit d’un tir parfait à l’entrée de la surface barcelonai­se (1-2, 54e). En refaisant son retard aussi tôt en seconde période, impossible dès lors d’imaginer les vieux démons parisiens ressurgir. D’autant qu’en face, le Barça n’était plus que fébrilité et mollets mousseux, à l’image de son coach, Xavi, expulsé de son banc par l’arbitre.

MBAPPÉ EN BOURREAU.

Mais pour que ce match bascule définitive­ment dans la folie, il fallait encore faire le plus dur : clouer le cercueil du Barça à coups de surin. Et pour ça, qui mieux que le futur croquemort madrilène Kylian Mbappé ? Ce sera fait sur péno, après une sale faute de Cancelo sur Ousmane Dembélé, dans tous les bons coups mardi soir. Le numéro 7 parisien ne trembla pas et, d’un tir croisé puissant, envoya le PSG sur la lune et le Barça sous terre. Malgré de vaines tentatives barcelonai­ses en fin de match, grâce à des sauvetages dingues de Marquinhos et Donnarumma, Paris ne pouvait pas laisser passer sa chance. Comme un symbole, Mbappé achèvera pour de bon le Barça d’un but opportunis­te en toute fin de match pour écrire ce qui peut devenir, désormais, la plus belle page de l’histoire du club en Ligue des champions.

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F. Fife / AFP Les Parisiens, à 11 contre 10, ont renversé la tendance après avoir perdu le match aller.
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