Les bleus toujours en service
Avec 23 millions d’albums vendus, la série « Les Tuniques bleues » est, depuis sa création en 1968, un énorme carton. Son éditeur a donc décidé de rendre hommage à l’une de ses séries vedettes en en confiant – temporairement – les rênes à quelques pointures de la BD. Une initiative appréciée par le scénariste belge Raoul Cauvin, véritable « papa » du duo Chesterfield – Blutch.
Une brochette de stars
Jose Luis Munuera (« Spirou et Fantasio »), Zidrou, Eric Maltaite (« Choc»), Renaud Collin (« Les Minions »), Blutch, Olivier Schwartz, Olivier Dutto, Denis Bodart et Joris Chamblain (« Les Carnets de Cerise ») offrent une vision à la fois empreinte de respect et débordante d’audace. Tous mêlent humour, aventure… et une dose de la tendresse de la série originale. « C’est troublant de s’apercevoir que d’autres peuvent réinterpréter, et avec grand talent, nos “Tuniques bleues”, s’émeut d’ailleurs Raoul Cauvin. Ça nous a beaucoup touchés, Lambil (le dessinateur de la série-mère) et moi. » « “Les Tuniques bleues” est une série unique en son genre, tant par sa longévité et sa qualité que par le fait qu’elle soit transgénérationnelle », estime Zidrou. Cauvin confirme d’ailleurs modestement qu’il rencontre parfois, lors de festivals, « des fans venus en famille : les enfants, leurs parents et grands-parents ». Selon Renaud Collin, l’un des nouveaux « papas » des « Tuniques bleues », cette longévité est due au ressort comique né de l’affrontement permanent entre le sergent Chesterfield et son tire-au-flanc de caporal Blutch qui estompe l’arrière-plan, la guerre de sécession : « Ce ping-pong permanent entre les deux (anti)héros est à la fois drôle et très vivant. Ça fonctionne toujours, près de cinquante ans après ! » Et ça n’est pas près de s’arrêter. Si le tome 60 des « Tuniques bleues » vient de sortir, « les deux suivants sont déjà écrits et Willy (Lambil) vient de commencer à dessiner le premier des deux », précise Raoul Cauvin.