Quand le train passe au vert
« 20 Minutes » vous invite à découvrir les dessous de la SNCF dans un dispositif inédit
En préférant le train à sa voiture, fait-on un geste pour l’environnement ? Samuel Kenny, en charge des transports ferroviaires à l’ONG européenne Transport & Environment, en est convaincu : « Le Thalys émet 11 g de CO2/km/train contre 120 g de CO2/km pour une voiture. » Pour Frédéric Fhal, directeur développement durable de la SNCF, rien n’est acquis : « Nous diminuons toujours notre consommation d’énergie. » Pour devenir plus verte, la SNCF n’est pas seule à la décision. Malgré la faible empreinte carbone du ferroviaire, son activité reste très surveillée : « En plus du rapport de responsabilité sociétale des entreprises (RSE), nous devons établir un bilan d’émission carbone tous les trois ans », explique Frédéric Fhal. Les protecteurs de l’environnement reprochent à la SNCF de polluer lors de la construction des rails et des bâtiments. Pour Anne Lassman-Trappier, responsable du réseau santé environnement, transport et mobilité durable de France nature environnement (FNE), « même en prenant en compte les créations d’infrastructures, le ferroviaire reste le mode de transport en commun le moins nocif pour la nature. » Cet écart, l’entreprise espère continuer à le creuser : « L’objectif est de 20 % d’économie d’ici à 2025 », annonce Frédéric Fhal. Pour pousser l’effort, la société se diversifie : « Nous souhaitons développer le covoiturage et travaillons aussi en lien avec des associations écologiques comme FNE, la Fondation Nicolas Hulot, la Ligue de protection des oiseaux… », déclare Florence Cousin, responsable de la communication au développement durable. « Le problème qui persiste, c’est le nucléaire. » Seulement voilà, qui dit train dit nucléaire : « Le réseau français est alimenté à 78 % par de l’énergie nucléaire et à 18 % par de l’énergie renouvelable et terrestre », explique Olivier Menuet, directeur du pôle énergie à SNCF Mobilités. Mais « on innove en utilisant du matériel roulant plus économique ou des capteurs dans les trains pour la climatisation. Et on améliore le système de chauffage dans les locaux. » Reste la pollution sonore. « Cela fait quinze ans que l’on installe des semelles composites sur le matériel roulant et que l’on construit des murs antibruit », illustre Frédéric Fhal. Le train vert doit rouler économe, et en silence ! Un défi qui va parler aux constructeurs…
« L’objectif est de 20 % d’économie [sur les émissions de CO 2 ] d’ici à 2025. » Frédéric Fhal, SNCF