La fiscalité freine le carburant plus propre de la CTS
Et si c’était une solution ? En tout cas, la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) y croit. Depuis près de six mois, elle expérimente avec succès, sur dix bus gazole, un carburant issu du gaz naturel, le GTL (« gas to liquids »), une première en France.
Convaincre Bercy
C’est à la demande et en partenariat avec la compagnie Shell, que la CTS s’est lancée dans l’aventure en septembre. « Cela s’inscrit dans notre logique de transition énergétique, pour un air propre. C’est une solution parmi d’autres mais qui permet, dans l’immédiat, de diminuer les émissions de particules fines. Cela permettrait d’accompagner la fin de vie de nos véhicules diesel », assure Alain Fontanel, président de la CTS, compagnie qui compte encore une centaine de bus gazole. Et l’histoire serait presque trop belle : moins polluant (– 20 % d’émission de particules fines), plus confor- table, inodore, ce carburant ne demande aucun aménagement de structures ou de moteur. Il est même miscible au gazole traditionnel et permet de diminuer les coûts de maintenance. Oui, « mais le bug, c’est la fis- calité », concède Alain Fontanel. En effet, si le produit va bénéficier prochainement d’une autorisation de mise sur le marché, sa fiscalité sur les autres carburants n’est pas encore alignée. Alors que l’entreprise récupère la taxe sur les carburants (la TICPE), ce n’est pas le cas pour le GTL.
En clair, sur la seule exploitation de ses bus diesel, cela impliquerait un surcoût de 200 000 € à la CTS. Aussi, elle va, par l’intermédiaire de l’Eurométropole, essayer de convaincre le ministère à Bercy et s’adresser au ministère de l’Environnement sur les bienfaits de ce « diesel alternatif » pour faire lever cet obstacle fiscal et éclaircir ainsi l’horizon.