Le revenu universel, source de divisions entre les candidats lors du débat
Le sujet a donné lieu au premier clivage
C’est la proposition tendance qui traverse la campagne présidentielle et notamment la primaire de la gauche : le revenu universel s’est rapidement trouvé au coeur du premier débat entre les sept candidats, jeudi soir. Alors que les candidats dressaient le bilan du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) mis en place par le président, la discussion a glissé sur ce principe de revenu de base pour tous, sans conditions de ressources. Deux candidats ont avancé cette proposition, avec leurs nuances : Jean-Luc Bennahmias, du Front démocrate, propose une version à 800 € par mois, quand l’ancien ministre de l’Education, Benoît Hamon, veut une mise en place progressive, au niveau du RSA dans un premier temps, puis à 750 € à terme.
Les autres candidats ont été invités à s’exprimer sur le sujet. Vincent Peillon a pointé le coût d’une telle mesure, « une belle idée pas praticable qui coûte 400 milliards par an ». Jean-Luc Bennahmias et Benoît Hamon la chiffrent, eux, à 300 milliards d’euros. « Quand Michel Rocard a mis en oeuvre le RMI, on entendait des arguments pareils, quand Martine Aubry a mis en place la CMU, on entendait la même chose », a rétorqué le député des Yvelines. Manuel Valls a estimé le principe contraire à sa vision d’une « société du travail », préférant parler d’une fusion des minima sociaux qu’il appelle « revenu décent ». « Ce n’est pas une incitation à la paresse », a encore défendu Benoît Hamon, interpellé plusieurs fois sur sa proposition phare, ce qui a fini par agacer François de Rugy : « On part d’un débat sur l’emploi et on arrive à tourner en rond sur le revenu de base. »
« Une belle idée pas praticable. » Vincent Peillon