Est-ce qu’on a le « blues » de ne pas être en Bleu ?
L’Alsacien Yanis Lenne est le 17e homme de l’équipe de France
A20 ans, Yanis Lenne a été convoqué pour la première fois avec les Experts pour une compétition officielle. Ne cherchez pas l’Alsacien sur le terrain. L’ailier suit le Mondial de hand depuis les tribunes. Le jeune gaucher de Sélestat est le 17e homme, le réserviste. Celui qui vit avec le groupe durant la compétition mais qui est obligé de suivre les matches dans les gradins. Il pourra entrer au cours de la compétition en remplacement d’un joueur blessé.
Pas de « galère»
Son coach à Sélestat et ancien joueur de l’équipe de France Christian Gaudin « espère qu’il aura sa chance ». En attendant, Yanis Lenne va devoir rester concentré. « Je ne suis pas inquiet. Il va s’entraîner avec le groupe et sera avec les joueurs en permanence, poursuit le coach. Il baignera dans la compétition. »
L’ancien sélectionneur Daniel Costantini abonde dans le même sens : « Sa chance est que le Mondial est en France. Il n’y aura pas de problème comme aux Jeux Olympiques où le réserviste n’est pas accrédité, où il a plein de galères. Il aura l’impression d’être dans la délégation. » Un autre Alsacien a vécu, lui, cette frustration aux JO de Pékin : en 2008, Vincent Anstett, remplaçant de l’équipe de sabre, ne peut ni vivre au village olympique ni goûter à l’or décroché par la France. « C’est une place ingrate : il faut se préparer comme si on allait jouer, sans certitude de pouvoir le faire », estime-t-il, jugeant que le ressentiment « varie selon l’âge, le fait que ce soit une surprise d’être en 17e position ou une déception d’être remplaçant ». Pour le jeune Bleu Yanis, c’est plutôt la vie en rose.