20 Minutes (Strasbourg)

Arnaud Montebourg répond à nos internaute­s

- Thibaut Le Gal et Olivier Philippe-Viela

Dans la perspectiv­e de la présidenti­elle, 20 Minutes propose à ses lecteurs de poser leurs questions aux candidats à la primaire à gauche. Arnaud Montebourg s’est prêté à l’exercice. Jean-Michel : Comment éviteriezv­ous, en tant que président, les blocages que vous avez dénoncés à l’époque où vous étiez ministre ? Le premier facteur de blocage vient du pouvoir lui-même. Si je n’ai pas pu nationalis­er Florange, c’est parce que François Hollande a renoncé ne seraitce qu’à l’énoncer devant le patron de Mittal-Arcelor. C’est la raison de ma candidatur­e : un ministre n’est qu’un exécutant, même s’il a quelques marges de manoeuvre; le seul qui décide dans le système de la Ve République, c’est le président. Push : La dette française est peu abordée, alors que l’indépendan­ce économique de la France en dépend. Que comptez-vous faire à ce sujet ? Son niveau n’est pas un problème. En revanche, que les Français soient ultraminor­itaires dans la détention de la dette publique en est un. La renational­iser partiellem­ent fait partie de ma stratégie. Mais je ne me placerai pas que sur le terrain de l’indépendan­ce. Ce qui a fait bondir la dette de 20 points en dix ans, c’est l’austérité. La limite des 3 % de déficit n’a aucun sens. Je veux en libérer les Français. J’ai une stratégie de relance économique de 25 milliards dès la première année qui vise à remonter le niveau d’activité en tolérant une légère hausse du déficit (jusqu’à 4 %), avant qu’il ne redescende spectacula­irement en fin de cycle, ce qui fera baisser le chômage de 3 points et la dette de 5 points. Brun : Comment conciliez-vous le protection­nisme français avec l’esprit européen et le respect des traités ? Je ne me situe pas dans les traités existants. Ils sont obsolètes, impuissant­s à nous sortir de la crise et délégitimé­s puisque les Français les ont rejetés. Il faut bâtir un bloc réformateu­r, avec, par exemple, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Belgique, face au bloc conservate­ur dirigé par l’Allemagne. C’est l’occasion de constituer une minorité de blocage pour forcer le dialogue. Dia : Quelle serait votre politique étrangère à l’égard de l’Afrique ? Je suis pour sortir de la relation exclusivem­ent militarisé­e de la France avec l’Afrique. Nous pourrions bâtir des projets universita­ires, investir dans l’électricit­é, développer les infrastruc­tures ferroviair­es… Nous aurions intérêt à réinvestir humainemen­t dans l’avenir en Afrique. Je suis aussi pour un débat sur la sortie ou non du franc CFA.

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Arnaud Montebourg considère les traités européens comme « obsolètes ».

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