« Jackie » vs « Elle », la bataille pour l’Oscar est lancée
Isabelle Huppert fera-t-elle aussi bien aux Oscars qu’aux Golden Globes, où la presse internationale l’a récompensée pour son rôle dans Elle, de Paul Verhoeven ? Rien n’est moins sûr. Natalie Portman pourrait lui souffler la statuette avec sa prestation dans Jackie, de Pablo Larrain, bouleversante dans la peau de l’expremière dame Jackie Kennedy. Cette chronique des derniers jours à la Maison-Blanche pourrait bien faire mouche lors de la cérémonie des Oscars. Et ce à plus d’un titre.
Le biopic reste une valeur sûre. A Hollywood, il est de bon ton de célébrer les performances qui découlent de biopics. Une fois encore, les membres de l’Académie pourraient davantage se laisser attendrir par une veuve confrontée à l’histoire des EtatsUnis que par une businesswoman victime d’un pervers.
« Jackie » est moins clivant. Le film de Larrain est plus consensuel que celui de Paul Verhoeven et, indépendamment des qualités respectives de chaque oeuvre, les membres de l’Académie, souvent âgés, auront certainement plus vibré aux malheurs de Natalie Portman qu’à ceux, plus sulfureux, d’Isabelle Huppert.
Natalie Portman mise sur sa renommée. Ce ne sont pas les journalistes étrangers basés à Los Angeles, qui votent, comme pour les Golden Globes, mais les professionnels des studios. Or, Natalie Portman, oscarisée en 2012, est plus familière et connue qu’Isabelle Huppert pour la plupart des votants américains.
Un mimétisme saisissant. L’actrice de Black Swan livre une performance subtile, en jouant parfaitement la carte du mimétisme. Même couverte de sang, elle porte les tailleurs roses de son modèle avec une classe inouïe. Et elle reste belle, en toutes circonstances.