Après l’infarctus, un nouvel espoir
SANTÉ Un traitement de régénération cardiaque cellulaire injecté dans le coeur de cinq patients
C’est une première mondiale. La société mulhousienne Cell-Prothera annonce que cinq patients ont bénéficié d’injections obtenues grâce à des cellules-souches sanguines, ce qui favorise la régénération fonctionnelle du muscle cardiaque. Elles ont été réalisées dans le cadre d’une étude clinique en France et au Royaume-Uni et font suite à un essai clinique pilote qui avait été réalisé de 2002 à 2007 par le professeur Philippe Hénon.
VQuoi de neuf ? Les premières injections sur cinq patients sont porteuses d’espoir. Dans le cadre de l’essai thérapeutique, sept centres d’investigation clinique dont cinq en France (Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Massy Palaiseau, Montpellier) et deux au Royaume-Uni, sont opérationnels. Dans chaque établissement, des patients venant de subir un infarctus du myocarde sévère sont sélectionnés et recrutés par les médecins investigateurs.
Comment ça marche? Le but est de régénérer un coeur lésé après un infarctus du myocarde à base de cellules-souches « adultes » obtenues à partir d’un simple prélèvement sanguin. CellProthera a développé un processus de multiplication cellulaire in vitro. Il est possible de produire de façon standardisée et industrielle des greffons de cellules-souches sanguines à visée cardiaque permettant de refaire le tissu cardiaque et les vaisseaux sanguins. A terme, ce traitement pourrait être accessible à des milliers de patients.
Pourquoi c’est dingue ? Ce processus devrait éviter la greffe d’organe. Les conséquences sont moins lourdes pour le patient. L’essai clinique pilote avait démontré des résultats spectaculaires lors de l’injection intracardiaque de cellules-souches sanguines dans le traitement de l’infarctus du myocarde. Celle-ci permet, selon la société mulhousienne, d’éviter la survenue d’une insuffisance cardiaque secondaire. Autre avantage : « Les patients prennent très peu de médicaments et n’ont jamais été réhospitalisés », relève CellProthera.