Premiers retours positifs sur la salle de shoot
Premier retour sur les salles de consommation à moindre risque
C’est l’heure des comptes et des premiers enseignements. Quelques mois seulement après l’ouverture des deux premières salles de consommation à moindre risque en France (la première était à Paris), son comité de pilotage à Strasbourg livre un premier bilan.
35 % de femmes
En Alsace, la salle n’enregistre que 20 à 25 passages d’usagers par jour, contre 175 à Paris. Si la fréquentation strasbourgeoise est encore loin des objectifs initialement fixés (90 par jour) il n’y a rien d’alarmant et cela s’explique facilement selon Danièle Bader, directrice d’Ithaque, l’association qui gère la structure : « Nous notons une affluence nettement plus grande depuis janvier. Il faut que les gens prennent confiance, se disent qu’il n’y a pas de contrôle. Et le mois de décembre n’a pas aidé, avec la forte concentration de policiers pendant la période du marché de Noël, ce qui a découragé certains toxicomanes de venir. » Mais la plus grande surprise de ce premier bilan se trouve dans une forte proportion de femmes à Strasbourg, soit 35 % des usagers, contre seulement 13 % à Paris. Une situation qui n’est pas encore vraiment expliquée par le comité de pilotage. Autre différence notable avec la capitale, les usagers alsaciens s’injectent majoritairement de la cocaïne alors qu’à Paris, ce produit ne représente que 1 % des produits consommés. C’est un départ positif, selon Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg en charge de la santé publique : « Nous touchons les populations visées, à savoir les toxicomanes en situation de grande précarité et coupés des structures médicales, souvent contaminés par l’hépatite C [40 %]. C’est une expérimentation sur six ans, appelée incontestablement à s’étendre dans les autres villes de France. »