Rendez vos baskets inusables
Ils soignent les sneakers, donnent un coup de jeune à la cordonnerie et participent même au retour de l’être aimé. Ces marabouts de la basket, ce sont trois Parisiens – Jean de la Vaissière, Romain Louisy et Nathan Charbit – qui viennent de lancer fin décembre un atelier dans le quartier Montorgueil à Paris dédié à leur nettoyage, rénovation et customisation. Sneakers & Chill est le premier du genre en France. L’idée de Sneakers & Chill a germé après que l’un des trois associés s’est fait piétiner une paire d’Air Max flambant neuve dans une soirée. « On s’est demandé si un service de réparation existait, explique Romain Louisy. A part quelques produits à utiliser dans le lavabo de sa cuisine, personne ne proposait ça. » Second constat : « Tous les gens entre 15 et 40 ans ont quatre ou cinq paires de sneakers à la maison, qu’ils n’ont pas envie de jeter, pour les collectionneurs, pour des raisons pécuniaires ou sentimentales, pour les autres », poursuit-il. « La firme américaine Jason Markk a un atelier, mais ne propose que du nettoyage, ce qui n’est pas suffisant pour 50 % des paires, estime Jean de la Vaissière. On voulait arriver sur le marché français avec une valeur ajoutée, c’est pour cela qu’on propose la rénovation et la customisation. »
Les trous irréparables
La rénovation complète d’une paire de sneakers comporte « un nettoyage en profondeur, un entretien du cuir, une recoloration de la semelle et du cuir, une désodorisation, une imperméabilisation, et le remplacement des lacets », énumère Jean de la Vaissière. Coût de l’opération, 49€. Les limites de l’opération ? Les trous. « Je suis en train d’inventer un métier avec des règles, des process… C’est super intéressant », se réjouit Nathan Charbit, associé et chef d’atelier. Les trois Parisiens misent sur le développement de leurs propres produits d'entretien. « On a testé tout ce qui se faisait sur le marché. On n’était globalement pas satisfait du résultat », explique Jean de la Vaissière. Minutieux, le chef d’atelier a déjà passé pas moins de sept heures pour recréer la teinte d’origine exacte d’une basket. « La particularité de la basket, c’est la multitude de matières, et même sur une même marque pour un même modèle », estime Nathan Charbit. « Chaque réparation est différente et demande du temps, un temps de séchage différent », souligne Jean de la Vaissière.