20 Minutes (Strasbourg)

Nicolas Sarkozy rattrapé par l’affaire Bygmalion

L’ancien chef de l’Etat a été renvoyé devant un tribunal, mardi, dans l’affaire Bygmalion

- Vincent Vantighem

«Est-ce que vous me prêtez deux neurones dans ma tête? Est-ce que vous croyez que, si j’avais quelque chose à me reprocher au fond de moi, je viendrais m’exposer dans un retour à la politique comme aujourd’hui? » Voilà comment Nicolas Sarkozy se défendait sur France 2, en octobre 2014, des accusation­s portées contre lui dans l’affaire Bygmalion. Près de deux ans et demi plus tard, on peut donc affirmer que l’argument n’a pas convaincu. Eliminé dès le premier tour de la primaire de la droite et du centre, en novembre, l’ancien chef de l’Etat a découvert, mardi, qu’il était renvoyé devant un tribunal pour « financemen­t illégal de campagne électorale », dans le cadre de l’enquête menée sur le système présumé de fausses factures Bygmalion. Nicolas Sarkozy n’est pas mis en cause pour avoir eu connaissan­ce de ce système. Mais le juge Serge Tournaire estime qu’il en avait bénéficié en dépassant sciemment le plafond de dépenses fixé à 22,5 millions d’euros pour la campagne présidenti­elle de 2012. A l’époque en retard dans les sondages, le président-candidat avait multiplié les meetings géants alors qu’il ne pouvait ignorer que son budget allait franchir la ligne rouge. Selon le dossier judiciaire, il aurait, au final, investi 42,8 millions d’euros sans pour autant parvenir à battre François Hollande au second tour.

Il a fait appel de son renvoi

Nicolas Sarkozy a toujours indiqué qu’il ne s’occupait pas des comptes. « Il y avait 46 cartons de factures. Fallait-il que je me plonge dans ces 46 cartons ? » s’est-il défendu lors de sa mise en examen en février 2016. Sur cette même ligne, mardi, il a fait savoir par la voix de son avocat qu’il faisait appel de l’ordonnance de renvoi devant le tribunal. « Cela va juste retarder un peu le procès, veut croire Jérôme Karsenti, avocat de l’associatio­n Anticor. Mais à mon sens, les faits qui lui sont reprochés sont très clairs. Alors que, pendant longtemps, les “affaires” de ce genre étaient enterrées, je me réjouis que la justice passe. » Si les recours ne donnent rien, elle pourrait même « passer » d’ici à la fin de l’année 2017. Treize personnes, dirigeants de Bygmalion et membres de l’équipe de campagne, sont renvoyées devant le tribunal aux côtés de Nicolas Sarkozy. Deuxième chef de l’Etat à être jugé après Jacques Chirac, il encourt une peine d’un an de prison et 3 750 euros d’amende.

 ??  ??
 ??  ?? Nicolas Sarkozy encourt une peine d’un an de prison et 3750 euros d’amende.
Nicolas Sarkozy encourt une peine d’un an de prison et 3750 euros d’amende.

Newspapers in French

Newspapers from France