Recyclez, c’est gagné
Bons d’achat, cafés gratuits... Les meilleurs trieurs peuvent être récompensés par des systèmes de collecte, tels que Yoyo, lancé ce jeudi à Lyon.
Vous allez vous prendre au jeu. Pour pousser les Français à avoir un peu plus la fibre écologique, des entreprises ont décidé de proposer des récompenses en échanges de quelques sacs remplis de déchets. C’est le cas de Yoyo, une start-up créée par Eric Brac de la Perrière, qui inaugure un nouveau système de collecte de bouteilles en plastique. Le concept a été lancé à Lyon et Bordeaux, dans des quartiers où la collecte des déchets est peu efficace. Le principe est simple : vous repérez un « coach » (un voisin, un commerçant… ou vous-même) sur la plateforme Web qui vous fournit des sacs et donne des conseils de tri. Après les avoir remplis, vous les rapportez à votre coach qui remet les déchets à l’entreprise. Comptez deux à trois sacs Yoyo garnis pour obtenir des réductions dans les cinés Pathé, sur les accès au stade, les spectacles… Actuellement, seuls 20 % des déchets plastiques sont recyclés en France, le reste finissant à la décharge ou à l’incinération. Récompenser les trieurs pourrait améliorer ce taux. Canibal s’est aussi lancé dans ce filon avec sa poubelle intelligente qui reconnaît et trie les gobelets en plastique, les canettes ou les bouteilles. Le tout en interagissant avec celles et ceux qui lui déposent un déchet. Ça commence par un quiz, puis un jeu de type machine à sous se déclenche avec, à la clé, des bons d’achats ou des cafés gratuits. En trois ans, Canibal a disséminé 150 de ses poubelles intelligentes en France. Dans l’école d’ingénieurs Telecom Paris Tech, qui écluse 30 000 gobelets par mois, la poubelle Canibal est à côté de la machine à café depuis plusieurs années même si beaucoup d’étudiants confient ne l’avoir jamais remarquée. Christian, employé à la cafétéria, se veut tout de même rassurant : « Certains vont jusqu’à ramasser les gobelets jetés dans les mauvaises poubelles pour augmenter leur chance de gagner des réductions. » « Nous collectons 20 millions de gobelets chaque année sur nos 150 poubelles, assure Benoît Paget, le fondateur de Canibal. Aujourd’hui, on évalue à cinq milliards le nombre de gobelets consommés chaque année en France. » Les gobelets collectés par Canibal sont transformés en balles de plastiques par la start-up, puis expédiés à des partenaires pour en faire des produits finis : matériaux isolants, imprimantes 3D, poubelles… Yoyo a aussi ce souci d’éviter les centres de tri classique. « Parce que cela revient à faire des kilomètres à nos bouteilles en plastique, ce qui est peu écologique, raconte Eric Brac de la Perrière. En 2017, son entreprise espère collecter entre cinq et dix millions de bouteilles en plastique. « Nous projetons d’être dans cinq villes d’ici à la fin de l’année », indique son fondateur. Canibal, de son côté, veut doubler le nombre de ses poubelles intelligentes en 2017 et rêve de s’installer dans les gares. Pour ne pas rater le train du recyclage.
Comptez deux à trois sacs garnis pour obtenir des réductions dans les cinés, au stade…