Les radars passent en mode privé
Aujourd’hui pilotés par les forces de l’ordre, les radars embarqués le seront par des prestataires privés à partir de septembre. Ce que dénonce l’association 40 millions d’automobilistes, qui a lancé une pétition contre cette privatisation.
L’explosion du nombre de contraventions? « Le nombre de procès-verbaux va forcément augmenter, avant de redescendre une fois que les automobilistes auront pris conscience qu’ils seront davantage contrôlés », estime Emmanuel Barbe, délégué général à la sécurité routière. Selon lui, 6 millions de P.-V. dus aux radars embarqués auront été délivrés à la fin 2018, contre 1,5 million aujourd’hui. L’association table, elle, sur 12 millions de P.-V. potentiels par an et pense que cette privatisation rapportera 2,2 milliards d’euros par an à l’Etat. « Les sociétés privées ne seront pas rétribuées en fonction du nombre de P.-V. émis », prévient Emmanuel Barbe.
La détection des appareils toujours possible ? Les véhicules équipés de radars embarqués sont des voitures banalisées, a priori indétectables, même si l’appareil photo qui flashe dépasse du tableau de bord du véhicule.
La baisse de la mortalité sur les routes ? « Il n’existe aucune preuve que cette mesure ait un quelconque effet positif sur la sécurité routière », affirme l’association. Un avis contredit par Christophe Ramond, directeur des études à l’association Prévention routière : « Le sentiment d’être davantage contrôlé a toujours eu un impact sur les comportements routiers. Ce sera forcément dissuasif. »