« 250 millions d’enfants grandissent dans des zones de guerre »
Combien y a-t-il d’enfants, aujourd’hui, dans des zones de conflit? Nous évaluons leur nombre à 250 millions, une estimation sans doute sousévaluée, car les ONG ont difficilement accès aux zones de conflit. L’intensification de techniques de guerre, comme l’utilisation des enfants comme « bombes humaines », nous inquiète. Quels sont les pays où la situation des enfants est la plus préoccupante ? Evidemment l’Irak et la Syrie, mais aussi le Yémen [conflit entre la minorité chiite houthiste, soutenue par l’Iran, et les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par une coalition militaire conduite par l’Arabie saoudite]. L’Afrique aussi est concernée. Il y a des raids réguliers sur des villages dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). En République centrafricaine, les changements climatiques créent des tensions entre les agriculteurs et les pastoralistes en quête d’espace et d’eau pour leurs bêtes. Sur quoi avaient abouti les principes et engagements de Paris pour la protection accrue des enfants, il y a dix ans? Des outils pratiques avaient été définis. Les pays signataires s’engageaient notamment à reconnaître le principe essentiel que les enfants engagés dans des conflits doivent être considérés avant tout comme des victimes, même s’ils ont été amenés à commettre des crimes, et donc d’être pris en charge plus rapidement par les ONG. Qu’attendez-vous de la conférence Protégeons les enfants de la guerre, donnée, ce mardi, à Paris? Renforcer les principaux outils et, surtout, convaincre de nouveaux pays de les signer, qu’ils soient en conflit ou non.