Westhoffen, une histoire de famille
La commune bas-rhinoise a en partie disposé d’une belle dotation de par son passé
Au coeur des bénéficiaires de la réserve parlementaire de la présidence de l’Assemblée nationale, la présence de Westhoffen nous a d’abord surpris, aux côtés d’associations ou fondations. Seule commune à y figurer en 2016, la cité alsacienne a même reçu 50000€. L’aboutissement de longues discussions. Promise trois ans avant par l’occupant du perchoir Claude Bartolone, l’aide financière a soutenu la construction d’une chaufferie bois et d’un réseau de chaleur. « On est sur un grand territoire forestier, on peut être autonomes en énergie », justifie le maire, Pierre Geist. Derrière le coup de main se cache un autre homme : Jean-Louis Debré. L’ancien président du Conseil constitutionnel aux origines (lointaines) alsaciennes a joué l’intermédiaire. Notamment lors d’une visite des élus locaux au Palais-Bourbon en 2015. « Avec lui, Claude Bartolone nous a reçus à l’hôtel de Lassay », précise le premier magistrat depuis 2001. Visant à alimenter en énergie dixsept bâtiments communaux – dont l’école ou le gymnase – à travers ce réseau d’un kilomètre, la chaufferie (au coût total de 1,7 million d’euros) doit justement être testée dans les semaines à venir.
Des investisseurs attirés
Sans les relances de Jean-Louis Debré, la commune du Bas-Rhin n’aurait probablement jamais profité d’une dotation parlementaire. Mais Westhoffen la doit aussi, finalement, à son histoire. Car Simon Debré (le grand-père de JeanLouis) y est né, avant de devenir grandrabin. « La commune se trouve dans le piémont viticole où les localités avaient une aisance financière », détaille Bernard Class, à la tête de l’association d’histoire de la commune. Attirant investisseurs ou familles nobles, Westhoffen a aussi vu l’implantation d’une communauté juive depuis le XIVe siècle. A l’image des ancêtres de Jean-Louis Debré, bon nombre ont en revanche dû fuir avec l’annexion de l’Alsace-Lorraine en 1870. Plus d’un siècle plus tard, l’ex-homme politique français n’a en tout cas rien oublié de son histoire.