Les aéroports face à la menace d’attentats
La menace reste élevée dans les aéroports un an après les attentats de Bruxelles
C’était il y a tout juste un an. Le 22 mars 2016, des terroristes de Daesh faisaient exploser le hall des départs de l’aéroport international de Bruxelles. Bilan : quinze tués, des dizaines de blessés. Depuis, la menace contre les aéroports ne s’est pas affaiblie, comme l’a montré l’attaque, samedi, d’une militaire de la force Sentinelle à Orly. L’enquête s’attache désormais à déterminer si son auteur, Ziyed Ben Belgacem, a pu bénéficier de complicité. Deux hommes ont d’ailleurs été placés en garde à vue, lundi, suspectés d’avoir fourni à l’assaillant de 39 ans un pistolet à grenaille. Ce même jour, lors de l’inauguration du nouveau siège d’Aéroports de Paris (ADP), le chef de l’Etat a rappelé que « le risque zéro n’existe pas, mais nous devons faire en sorte » qu’il soit « le plus faible possible ». Ainsi, le plan Vigipirate, en vigueur dans les aéroports depuis janvier 2013, a vu ses niveaux d’alerte renforcés. Côté pistes, la sûreté est assurée par les 1 100 hommes et femmes de la gendarmerie des transports aériens (GTA). A leur tête, le colonel Francis Formell, qui précise que deux des unités d’intervention d’élite créées en 2016 ont été assignées aux aéroports d’Orly et de Roissy. Ces « Psig-sabre » disposent de « boucliers balistiques, d’armement supplémentaire, de véhicules blindés et d’un entraînement renforcé ». De même, « l’ensemble des personnels qui accèdent aux pistes sont habilités par le préfet, après avoir fait l’objet d’une enquête administrative réalisée par la gendarmerie ou la police ». Des habilitations qui peuvent être retirées en cas de doute.
Profileurs, chiens, caméras...
Dans les zones accessibles au public, les voyageurs peuvent compter sur la les militaires de la force Sentinelle, des agents de la police aux frontières et des services de renseignement. En outre, depuis les attentats de Bruxelles, des « profileurs » scrutent la foule pour détecter les personnes aux comportements anormaux. Les forces de l’ordre sont également autorisées à procéder à des fouilles aléatoires des sacs. Cinq mille agents de sûreté assurent le contrôle du personnel, des passagers et de leurs bagages. Des patrouilles cynophiles ont été déployées et 9 000 caméras de vidéosurveillance tournent en permanence à ParisCharles-de-Gaulle et à Orly. Enfin, ADP envisage de mettre en place un système de reconnaissance faciale pour identifier des personnes fichées comme dangereuses. Un dispositif déjà testé à Roissy l’année dernière.