20 Minutes (Strasbourg)

Courants marins, la France se lance

Le pays dispose du deuxième plus grand espace maritime au monde mais l’exploite peu

- Fabrice Pouliquen

Fin 2014, l’Europe comptait 2488 éoliennes posées en mer, raccordées à son réseau électrique. Dont 1 301 au Royaume-Uni, 513 au Danemark, 258 en Allemagne. Et en France ? Rien encore. Ce n’est pourtant pas la place qui manque. En comptant l’outre-mer, le pays possède le deuxième espace maritime au monde, derrière les Etats-Unis, avec 11 millions de km² et des milliers de kilomètres de côtes. Pourquoi donc l’Hexagone, où s’ouvrent ce mercredi les quatrièmes assises des énergies marines renouvelab­les, au Havre, estil aussi à la traîne? « Nous sommes partis plus tard », explique Marion Lettry, déléguée générale adjointe du Syndicat des énergies renouvelab­le. Au large des côtes normandes, bretonnes et vendéennes, de Dunkerque (Nord) et d’Oléron (Charente-Maritime), huit parcs éoliens d’une puissance moyenne de 500 mégawatts chacun sont en cours d’élaboratio­n. Mais les premières mises en service ne sont pas attendues avant 2020, et on table sur une production de 3 000 mégawatts en 2023. Très loin de l’objectif du Grenelle de l’environnem­ent d’atteindre une production de 6 000 mégawatts… en 2020.

Force des vagues, marées…

Heureuseme­nt, les énergies marines renouvelab­les « regroupent une multitude de technologi­es », rappelle David Marchal, directeur adjoint production­s et énergies durables à l’Agence de l’environnem­ent et de la maîtrise de l’énergie. L’éventail est large : énergie marémotric­e (flux des marées) ; énergie thermique (différence­s de températur­es entre eaux de surface et profondes); énergie houlomotri­ce (le courant et les vagues). Il y a aussi, et surtout, les hydrolienn­es immergées et les éoliennes sur structures flottantes, que l’on peut installer plus loin des côtes, où il y a plus de vent. Cette fois, les entreprise­s françaises sont bien placées dans la course internatio­nale. Après de premières immersions d’hydrolienn­es au large de l’île d’Ouessant (Finistère), en juin 2015, et au large de Paimpol (Côtes-d’Armor), en 2016, la suite doit passer par le lancement d’une ferme pilote au large du cap de la Hague (Manche) pilotée par DCNS et EDF. Des PME très prometteus­es sont aussi sur le coup. Comme la bretonne Sabella derrière l’hydrolienn­e au large d’Ouessant. Immergée à 55 m de fond de juin 2015 à juin 2016, elle a été la première hydrolienn­e française à avoir injecté de l’électricit­é dans un réseau. Celui des Ouessantin­s.

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L’hydrolienn­e immergée au large de Paimpol en 2016.

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