La remontada des taux d’intérêt
«La tendance est à la hausse, mais les niveaux actuels des taux restent exceptionnellement avantageux. » C’est en ces termes qu’Isabelle Lefeuvre, directrice de l’agence niçoise du courtier Meilleurtaux.com, analyse la fluctuation actuelle des taux de crédit immobilier. Attentive à tous les soubresauts du marché, elle a constaté la dynamique haussière de ces derniers mois. Avec un pourcentage de 1,49 %, le taux d’intérêt moyen du crédit immobilier – toutes durées de prêt confondues – enregistré en février dernier est supérieur à celui observé en janvier (1,38 %) et décembre 2016 (1,34 %), selon l’Observatoire du financement CSA/Crédit Logement. Hausse qui se stabilise pour l’instant avec une augmentation recensée de 0,10 %. « Pas de quoi s’inquiéter », estime Isabelle Lefeuvre, qui explique ce phénomène par la situation en vigueur aux Etats-Unis, où les taux ont été augmentés deux fois par la Réserve fédérale depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence. « Quand leurs taux montent, les nôtres montent aussi par l’intermédiaire du marché mondial des obligations », analyse la courtière, qui se garde d’anticiper un scénario sur l’année 2017, « tributaire de nombreux paramètres, dont l’élection présidentielle ».
C’est le moment d’acheter
Si certains experts n’hésitent pas eux, à tabler sur un taux à 2 % pour la fin de l’année, il n’empêche : les conditions sont idéales pour acheter, d’après Isabelle Lefeuvre. « Il faut se rappeler des niveaux d’il y a quelques années (3,22 % fin 2012 par exemple). La période est exceptionnelle. C’est vraiment le moment d’acheter, quand on est en capacité de le faire. D’autant qu’avec un bon dossier, il est possible d’obtenir une décote des taux. » Les banques proposent des réductions de taux jusqu’à 0,50 % afin de capter les meilleurs profils. Les crédits sont régulièrement négociés à des taux inférieurs à ceux affichés initialement.
Les prix restent élevés
Quant aux prix des ventes, ils pourraient suivre la tendance des taux de crédit, comme en 2016, année marquée par une augmentation de 1 % des prix par rapport à 2015. « Normalement, quand les taux augmentent, les prix baissent, analyse Isabelle Lefeuvre. Mais avec la pénurie de logements qu’on observe en France, la demande reste importante, et les prix restent à un haut niveau. »