Un banc aménagé pour accueillir les insectes
Deux Alsaciens ont imaginé le « banc refuge », favorable à la biodiversité en ville
Prenez un banc, ajoutez un hôtel à insectes, et vous obtenez le « banc refuge ». C’est le nom du projet porté par les Alsaciens Philippe Riehling, designer, et Julien Hoffmann, naturaliste, réunis sous la structure Défi écologique. Une « assise urbaine au service de la biodiversité » qui a été primée au concours d’innovations strasbourgeois Tango & Scan.
« Nous proposons le gîte »
« Tout est parti d’une discussion sur l’écosystème du vivant en ville, raconte Philippe Riehling. Surtout avec la réglementation sur l’encadrement des produits phytosanitaires : qui dit végétation spontanée dit insectes. Les abeilles sont de retour en ville. En milieu urbain, les insectes ont le couvert mais pas le gîte. Nous proposons le gîte. » Tout en invitant les passants à s’offrir une pause durant leur balade. Les hôtels à insectes se trouvent essentiellement dans les jardins, et Défi écologique veut adapter son Banc refuge à la ville. Ce qui sous-entend l’usage de matériaux attirant les bestioles et répondant aux normes de sécurité : « Il y a du foin dans les hôtels à insectes. On a cherché un substitut parce que c’est inflammable », explique Philippe Riehling. Il est prévu de l’installer au pied des arbres, « là où il y a de la terre, des feuilles, des oiseaux, soit déjà un petit écosystème ». Sur quelles bêtes pourra-t-on s’asseoir ? Parmi les 15 niches du banc, on retrouve des abeilles, des chrysopes, des carabes dorés ou encore des staphylins (des coléoptères). Et parce qu’il n’est pas question de se faire piquer les fesses, le duo s’est assuré qu’aucun insecte ne pourra être tenté de le faire. « On sait qu’il y a des gens phobiques aux insectes. C’est pourquoi il y a aussi un panneau pédagogique pour expliquer, informer et rassurer. »