La géothermie, c’est parti
Le premier chantier urbain français de grande profondeur est lancé
La démolition de l’ancienne raffinerie de Reichstett n’est pas terminée. Mais, au nord de Strasbourg, le premier chantier urbain de géothermie profonde de France a démarré en janvier. Sur le site du futur EcoParc rhénan, une eau de 185 °C puisée à 4 500 m sous terre permettra à la fois de produire de l’électricité et d’alimenter un réseau de chaleur. En attendant les premiers forages en juin, la plateforme est visible. Ici, l’eau chaude souterraine remontée doit produire les premières énergies électriques d’ici deux ans. Pour le chauffage, il faudra attendre un plus long raccordement à un réseau existant.
Débouchés multiples
Première centrale géothermique de cogénération hexagonale, elle pourra aussi alimenter des serres agricoles, avec l’énergie à 30 °C issue du refroidissement électrique, autre nouveauté. Les discussions sur ces débouchés sont en cours. « A long terme, la géothermie permettra d’amener une régularité sur les prix », insiste le directeur de Fonroche, Jean-Philippe Soulé. Engagée dans les énergies renouvelables, son entreprise a investi ici 70000€ pour trois ans de travaux, comme à Eckbolsheim qui devra de son côté alimenter le quartier de Hautepierre en chauffage. « Il s’agit d’un investissement pour fournir de l’énergie pendant plus de 50 ans, et les coûts d’exploitation sont faibles », ajoute Jean-Philippe Soulé. Si les ouvriers sont sûrs de la température des eaux qu’ils trouveront en creusant, le débit est encore incertain. Il pourrait demander de réaliser plusieurs racines au forage pour jouer sur la pression. Au total, 70 personnes vont s’affairer autour de la machine destinée à ces travaux en profondeur, attendue de Baden-Baden, en Allemagne. En disposant des cylindres métalliques à l’intérieur desquels elle creusera, la protection est en tout cas largement anticipée, après de nombreuses réunions d’information dédiées à informer et rassurer les riverains.