Du porno fait par les femmes et pour les femmes
Plus réaliste, ce genre cinématographique ravit les spectatrices
Oh my gode ! « Plus de 30 % des spectateurs de porno sont en réalité des spectatrices », révèle Ovidie, ancienne actrice X désormais réalisatrice de films pornos féministes. En clair, du cinéma porno fait par les femmes et pour les femmes. Un courant qui fait des étincelles car, en la matière, les attentes des femmes ont pas mal évolué. Dans Future Sex (éd. du Seuil), la journaliste américaine Emily Witt raconte sa longue enquête de quatre ans, au cours de laquelle elle a testé de nombreuses choses dans le domaine de la sexualité et revu ses positions sur le porno. « Pour moi, le porno, c’étaient des pubs qui ne vendaient que des “salopes avides de foutre”. » Inutile, donc, de dire que jamais elle ne se serait imaginé « se masturber devant “Gang bang très hard pour salope amatrice de bondage”, ce que j’ai pourtant fini par faire un jour. » Celle qui, d’habitude, mettait « longtemps à jouir » en se masturbant sans vibro, confesse qu’il lui « suffit de regarder une vidéo pendant dix minutes » pour atteindre l’orgasme. « En bannissant le porno de sa vie, on se prive d’un répertoire complet des fantasmes sexuels de toute l’histoire de l’humanité », estime la journaliste.
Bandante avec des poils
Heureuse en ménage, Mélanie regarde peu ce genre de films. « Mais je ne prends aucun plaisir à voir une femme qui ne sert que de réceptacle à l’homme », confie-t-elle. « Certaines femmes ne se retrouvent pas dans l’offre mainstream, confirme Ovidie. Le porno féministe leur permet donc d’accéder à une diversité des fantasmes. Pour une nana lambda, c’est difficile de s’identifier à une femme peroxydée refaite de la tête aux pieds. Or, ces productions mettent en scène des silhouettes différentes. Grâce à ça, elles voient qu’on peut être désirable et bandante, même avec des poils et des vergetures! » Un constat partagé par beaucoup d’hommes qui, eux aussi, ont du mal à s’identifier à « des mecs bodybuildés dans des positions pas naturelles ».