20 Minutes (Strasbourg)

Attention bébé, ne pas approcher

- Alexis Moreau

Comment éviter que ma progénitur­e, sur terre depuis seulement quelques jours, se fasse manger par le premier carnassier venu ? Cette question, les proies du monde entier se la posent certaineme­nt. Heureuseme­nt, certaines espèces ont développé des techniques de survie pour y répondre.

Cacher les nouveau-nés. « Chez les antilopes, le petit reste camouflé dans un fourré pendant la première semaine. Sa mère passe régulièrem­ent l’allaiter. Ensuite, quand il sera plus mobile, il la suivra », raconte Frédéric Levy, spécialist­e du comporteme­nt, de la neurobiolo­gie et de l’adaptation chez les animaux. Les Osmies bicolores agissent de même : ces abeilles solitaires pondent leur unique oeuf dans une coquille d’escargot puis referment cette luxueuse maison « avec une sorte de ciment végétal composé de brindilles et de salive, explique Marc Giraud, le porte-parole de l’Associatio­n pour la protection des animaux sauvages (Aspas). Ensuite, elles camouflent le tout sous des feuilles. »

Avaler ses alevins. Bienvenue en Afrique, dans le quotidien des poissons Tilapia. Si un danger apparaît dans la rivière, le mâle comme la femelle peut gober « plusieurs dizaines de ses alevins avant de s’enfuir », énonce Marc Giraud.

Les emmener avec soi. L’alyte accoucheur, un petit crapaud visible dans la plupart des régions de France, transporte pendant toute la gestation ses oeufs directemen­t… sur son dos. Quand ces derniers « bougent et sont prêts à éclore, il les dépose dans l’eau », précise Marc Giraud.

Simuler une blessure. C’est la technique adoptée par le vanneau huppé. Mais ce petit volatile n’agit pas ainsi par couardise, dans l’espoir d’éviter un hypothétiq­ue combat contre un assaillant. « La femelle se met à boiter pour inciter le prédateur à s’en prendre à elle plutôt qu’à ses petits », explique Marc Giraud. En effet, la plupart des chasseurs ont tendance à cibler les éléments les plus faibles d’un groupe pour s’éviter trop d’efforts. Alors, c’est qui le lâche ?

Etre prêt à se battre. Même sans griffes ou crocs, il est possible de défendre sa portée. Les vaches, par exemple, « se mettent autour des veaux, face à leurs ennemis, et baissent la tête comme si elles allaient charger », ajoute Marc Giraud. Les chevaux adoptent le même comporteme­nt. Sauf que ces derniers tournent leurs pattes arrière en direction de la menace, afin de placer une ruade.

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Les chevaux restent très proches de leurs poulains pour les protéger.

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