Jérémy Chardy au charbon
Son week-end était écrit d’avance. Son rôle, celui du remplaçant qui soutient les copains depuis le banc, l’était tout autant. Mais pour ce quart de finale de Coupe Davis face à la Grande-Bretagne, ce week-end à Rouen, Jérémy Chardy a choisi de se faire une place au soleil. Impeccable à l’entraînement, le 68e joueur mondial a impressionné le capitaine Noah et poussé Simon sur la touche. Un choix qui a étonné beaucoup d’observateurs, mais c’est mal connaître l’animal. Il n’y a qu’à rembobiner l’histoire de quelques années pour se persuader que, ce vendredi, tout sera permis pour Chardy.
Une année 2016 compliquée
En 2011, déjà, le tennisman français avait été appelé à la rescousse pour défendre les couleurs de l’équipe de France face à l’Autriche. Personne n’aurait misé un kopeck sur l’enfant du Béarn, alors 100e mondial, dans son match contre Melzer, dixième à l’ATP. Pourtant, Chardy avait sorti un match d’anthologie et renvoyé l’Autrichien à ses verts pâturages. « Il vivait, à cette époque, la période la plus difficile de sa carrière. On avait un peu peur, on savait qu’il était très mal. Finalement, ça lui a donné une force supplémentaire. Il avait les crocs, il voulait se battre contre tout le monde », se souvient son père, Guy. D’autant plus que le contexte de la Coupe Davis le motive particulièrement. « Il est prêt à tout sacrifier pour aller jouer en équipe de France. C’est son état d’esprit. Dès qu’il sait qu’il peut être convoqué, il fonce », assure le paternel. Ce goût pour le travail en équipe ne lui vient pas de nulle part. « Quand il était petit, il a joué au foot. L’esprit collectif, c’est quelque chose qu’il a en lui depuis longtemps. » Après une année 2016 gangrénée par les blessures, le Palois a pris deux mois pour se refaire une santé et ça a payé. Le joueur a retrouvé des sensations et ce n’est pas pour rien que Noah l’a choisi à la place de Simon. « J’ai vu qu’il voulait en être, qu’il était prêt à jouer. Il a été à l’aise sur terre battue », reconnaissait le capitaine des Bleus. Tous les signaux sont en tout cas au vert pour que Chardy sorte le grand jeu.