La pilule passe mal pour l’Agence du médicament
Strasbourg, capitale européenne, n’accueillera pas l’Agence européenne des médicaments (EMA). Et malgré un dossier apparemment bien ficelé, c’est finalement Lille qui a eu les faveurs de Matignon… sous réserve que la France soit choisie parmi les autres états membres de l’Union européenne, volontaires pour accueillir l’EMA, celle-ci étant obligée de quitter Londres suite au Brexit. Si le choix de Strasbourg était une évidence pour l’ensemble des élus locaux, la défaite est rude et elle n’est pas sans importance. Mais que reproche-t-on à la candidature strasbourgeoise ?
L’accessibilité
Il semble bien qu’une fois encore, ce soit le problème de l’accessibilité de la ville qui soit en cause. Un reproche régulièrement avancé par de nombreux députés européens, entendu dans les couloirs de l’Assemblée nationale. Le député Eric Elkouby, membre de la mission d’information parlementaire sur les conséquences du Brexit, confirme : « Tant que nous n’aurons pas un aéroport digne de ce nom, ce sera difficile. La task force a fait un bon travail, le dossier sur le volet scientifique était parfait. Mais le travail doit s’affiner. On doit réunir l’ensemble des opérateurs du transport – train, bus, compagnies aériennes – pour travailler sur ce problème de liaisons avec les autres villes européennes. » Une épine dans le pied que n’a pas eu à traiter Lille, située au coeur d’un noeud de transport européen. La capitale des Flandres avait de quoi rassurer et séduire les 900 fonctionnaires de l’Agence européenne et les milliers d’experts qui pourront même, pour certains, conserver leur domicile à Londres et venir travailler à Lille. Imbattable… Mais aussi un mauvais signal pour Strasbourg alors que celle-ci a justement besoin d’être renforcée dans sa vocation européenne.