20 Minutes (Strasbourg)

Les candidats ont leur recette pour l’emploi

Les deux candidats misent sur des leviers différents pour enrayer le chômage des Français

- Nicolas Raffin

La publicatio­n des chiffres du chômage, qui a eu lieu mercredi soir, ne manquera pas d’être commentée, à dix jours du second tour de la présidenti­elle. Si, entre mars 2016 et mars 2017, on comptait 31 900 chômeurs de moins inscrits en catégorie A, sur le quinquenna­t (mai 2012mars 2017), ils ont été quasiment 600000 de plus à grossir les rangs de Pôle emploi. Emmanuel Macron et Marine Le Pen proposent bien évidemment des mesures pour redonner du travail aux 3,46 millions de chômeurs (de catégorie A) que compte le pays. Les deux finalistes de la présidenti­elle entendent avant tout diminuer le coût du travail. Emmanuel Macron promet, par exemple, de supprimer les cotisation­s salariales d’assurance-chômage et maladie et de les remplacer par une hausse de la contributi­on sociale généralisé­e (CSG). « Selon nos calculs, le gain net pour un salarié au Smic sera de 900 € par an », avance Erwann Tison de la fondation Concorde, un think tank libéral. Un gain de pouvoir d’achat qui pourrait ensuite servir à doper l’économie française.

Flous sur l’apprentiss­age

Marine Le Pen, elle, propose un allégement des charges sociales des TPEPME – sous condition d’un maintien des emplois. Elle prévoit également une « taxe » sur les salariés étrangers pour favoriser l’embauche de travailleu­rs français. Mais, « si on raisonne uniquement sur les personnes qui résident en France, cette taxe ne va pas créer d’emploi, affirme Bruno Ducoudré, économiste à l’Observatoi­re français des conjonctur­es économique­s (OFCE). Cela pourrait même créer des contrainte­s pour les entreprise­s qui auraient alors du mal à recruter dans certains secteurs. » Pour Bruno Coquet, docteur en économie et auteur de Un avenir pour l’emploi. Sortir de l’économie administré­e (Ed. Odile Jacob, à paraître le 3 mai), « il pourrait y avoir aussi des mesures de rétorsion des autres pays envers les travailleu­rs français ». Les deux candidats veulent, de même, développer l’apprentiss­age et l’alternance, sans avancer ni l’un ni l’autre de montant précis. « Le problème, détaille Bruno Coquet, est que l’apprentiss­age a subi un coup d’arrêt à partir de 2010 : 80 % de la baisse du nombre d’apprentis a concerné la constructi­on. Ensuite, on remarque que de plus en plus d’apprentis ont déjà le bac. Il faudrait un recentrage vers ceux qui ne l’ont pas eu et qui sont exclus du système scolaire. »

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Six cent mille personnes se sont inscrites à Pôle emploi en cinq ans.

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