Le parcours d’une geek à temps plein
Adolescente, Linda Benboudiaf avait déjà envie de travailler dans l’informatique. La raison : son intérêt pour les jeux vidéo. Elle voulait concevoir son propre jeu. « Un rêve de gamine », juge-t-elle aujourd’hui, sévère. A 22 ans, Linda est en formation en alternance en informatique. Un choix de carrière peu commun pour une femme… en France. Mais pas dans son Algérie natale. « Quand j’y ai fait ma première année de fac en informatique, il y avait plein de filles. » Surprise : lors de son arrivée en France, il y a un an, Linda est la seule dans son CFA. Pas grave, on
« Quand il y avait un problème, on demandait à tout le monde, sauf à moi. » Linda Benboudiaf
la sent passionnée par ce qu’elle fait. La jeune femme mène un « BTS SEO option Slam ». Un quoi ? Un Brevet de technicien supérieur d’optimisation du référencement, option Solutions logicielles et applications métiers. Compris. A l’Association nationale des apprentis de France (Anaf) où Linda effectue son alternance à raison de trois jours par semaine, elle pratique le développement web et le web marketing. « Dès la première journée à l’Anaf, c’était super. » Même mieux qu’à son CFA où « la vision est plus restreinte », et où elle se sent « moins à l’aise ». La faute à la vision parfois stéréotypée des autres étudiants sur les femmes en informatique. « Quand ils faisaient face à un problème, ils demandaient à tout le monde sauf à moi, alors que j’avais la solution », a-telle remarqué au début. Moins, maintenant qu’elle a plus d’expérience en entreprise. Mais ce regard, elle ne l’a jamais perçu dans le milieu professionnel, et est même surprise de notre insistance sur le sujet. On passe à autre chose, alors.
Des envies de voyage
Son avenir par exemple. « Je veux faire mes études en cinq ans, c’est indiscutable, peut-être revenir en master. Un bac+2, c’est maigre. Et l’entreprise commence à me fatiguer ». Non pas qu’elle ne se plaise pas à l’Anaf, mais « la théorie et les expériences à l’étranger » la titillent. On ne vous a pas dit ? Avec sa maîtrise de l’arabe, du français, de l’anglais, d’« un peu » d’allemand et ses notions de norvégien, Linda Benboudiaf est aussi polyglotte.