20 Minutes (Strasbourg)

Un drone alsacien vole pour protéger la faune sauvage

- Bruno Poussard

Et si, de l’Alsace à l’Afrique, il n’y avait qu’un pas ? Certes, l’Aube, le drone paramoteur d’Ihmati n’est pas tout à fait capable de traverser la Méditerran­ée. Mais l’engin, léger, peu bruyant et lent a des atouts sous sa voile pour protéger, observer et surveiller la faune sauvage. L’objet a été pensé en 2011 par un pur Bas-Rhinois, Julien Lerch, 31 ans, ingénieur en robotique désormais installé à son compte. « Je travaillai­s à Marseille et je passais du temps dans les calanques, se souvient-il. Et j’ai eu envie de voir les oiseaux de près. » A une période où les drones à rotors sont en gestation, Julien Lerch fait le choix d’utiliser une voile de parapente pour voler avec fluidité. Evolué, son drone tout léger dispose aujourd’hui d’un châssis en plastique respectueu­x de l’environnem­ent. Monté de ses mains avec son imprimante 3D, il est composé de plastique et de caoutchouc en amidon de maïs, fibre de lin et coquille d’huître. « Pour être le plus neutre possible et sans perturbate­urs endocrinie­ns », insiste-t-il.

Tests en Afrique

Pesant 1,8 kg et lancé en deux secondes, l’engin maniable à une main a déjà suscité l’intérêt d’une ONG installée à Strasbourg et chargée de la formation de rangers de réserves contre le braconnage, Wildlife Angel, qui a emmené Julien Lerch pour des tests au Niger, en mars. L’organisati­on ne pourra finalement pas s’en servir là-bas pour ne pas risquer de placer les gardes à découvert pour le lancer, mais son créateur a pu confirmer de nombreux avantages, avec sa discrétion sonore – à l’inverse d’un multirotor­s – près des animaux sauvages, pour ne pas les apeurer. Julien Lerch l’imagine bien à visée touristiqu­e, pour des réserves privées ou en safari, afin de compléter la vue lointaine sur les animaux, en temps réel et sur écran. Et puis, dans un but moins financier, auprès d’autres organisati­ons dans une autre végétation qu’au Niger. D’autres débouchés encore, pour mesurer la pollution ou réaliser des reportages animaliers, sont aussi envisagés. Sans limite.

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Avec l’ONG Wildlife Angel, Julien Lerch a effectué des essais au Niger.

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