A Kehl, les Allemands concernés par l’élection
L’Allemagne s’est souvent invitée dans les débats durant la campagne. Mais les Allemands, eux, en ont-ils quelque chose à faire du scrutin français ? 20 Minutes est allé à leur rencontre à Kehl. Force est de constater que les Allemands croisés mercredi sont très intéressés par le scrutin et au fait.
« Besoin de changer »
A l’image de Katerine et Christian qui se sont renseignés parce qu’ils se sentent directement « concernés » par le résultat. « Si on ferme les frontières, ça va être le bordel ! craint Katerine. Je crois que les Français devraient attendre de voir ce que donne le Brexit avant de sortir de l’Union européenne ». Ont-ils conscience que, durant cette campagne, que ce soit en bien ou en mal, on parle très souvent de l’Allemagne? « C’est le plus gros voisin. Tout le monde le connaît, c’est facile d’en parler, répond Christian. C’est un bon exemple parce que l’un peut dire “regardez, ça marche” et l’autre “non, tout est horrible”. » Pas de quoi étonner sa compagne : « C’est la même chose en Allemagne, avec la centrale de Fessenheim par exemple. Des élus allemands disent qu’il faut la fermer, d’autres qu’elle a une raison économique… Ils l’utilisent pour nourrir leurs propres objectifs. » Oksana prête attention à l’élection, et pas seulement parce qu’elle est mariée à un Français : « La France a toujours été un pays pour l’Europe. Un pont a été ouvert pour faire passer le tram entre Strasbourg et Kehl. Si on ferme les frontières, il faudra un visa pour passer ? On fermera le tram ? » A l’inverse, Günther juge que « la France, la politique française, a besoin de changer ». Et, pour ce sexagénaire allemand, ce scrutin peut y contribuer « si Marine Le Pen est élue ». Avant de dérouler sa pensée : « Un pays sans frontière, et c’est l’Etat qui est fini. On ne peut pas gérer tous les problèmes du monde. S’il y a un Frexit, ce sera un énorme problème pour l’Allemagne, mais on vivra avec ça. »