Le spectacle continue à Paris
Ariana Grande était lundi en train d’entamer sa dernière chanson lorsqu’une explosion a retenti au fond de la Manchester Arena, l’une des plus grandes salles de concert d’Europe. Si la maire de Paris, Anne Hidalgo, a affirmé mardi à Europe 1 sa volonté de ne pas annuler de concerts ou d’événements dans la capitale, des « consignes » ont été transmises par le ministère de l’Intérieur aux préfets afin qu’ils puissent assurer, en collaboration avec les organisateurs d’événements, la sécurité. Dès le début d’après-midi, le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a réuni les directeurs des salles de spectacles, mais également les organisateurs du tournoi de Roland-Garros et la Fédération française de football pour passer au crible le dispositif mis en place pour prévenir toute attaque similaire. « Des instructions ont été données pour renforcer la sécurité », a-t-il affirmé, à l’issue d’un point presse. L’accent a principalement été mis sur la sécurisation des extérieurs, les files d’attente, les accès à la salle, la protection du public à sa sortie. Désormais, les organisateurs d’événements doivent notamment transmettre les horaires de fin des spectacles aux autorités afin de renforcer les patrouilles aux abords, a détaillé le préfet.
Enfants sous surveillance
De même, il a annoncé l’extension du périmètre de surveillance. L’accent sera notamment mis sur les événements à destination des enfants ou des adolescents. « Une des priorités à atteindre est de limiter au maximum les regroupements de personnes dans les espaces publics non sécurisés », a précisé Michel Delpuech. La question de la sécurisation aux abords des zones de rassemblement s’était posée au moment de l’Euro. « Le risque zéro n’existe pas, rappelle Olivier Duran, porte-parole du Syndicat national des entreprises de sécurité. Mais nous avons beaucoup travaillé en amont avec les autorités sur la gestion des flux afin de trouver des moyens d’éviter des points d’engorgements. » Théoriquement, les agents de sécurité privée ne peuvent, hors autorisation spéciale, intervenir dans l’espace public. « Même sur le trottoir, il faut une autorisation », assure le syndicaliste, qui reconnaît néanmoins une tolérance à ce niveau. A Paris, a rappelé le préfet, 756 fonctionnaires et militaires sont déchargés de toute fonction d’intervention et dédiés à la lutte antiterroriste. Lors des gros événements, la police assure déjà la sécurisation vers les transports, mais c’est difficile à généraliser à tous les lieux de divertissement, tant le rythme est soutenu.