Ils surfent sur la vague du succès
Au milieu du banc de requins sudistes que sont Nice, Marseille ou Montpellier, le Team Strasbourg fait figure de petit dauphin. Mais en fait, dans l’océan de slips de bain et de gros muscles du water-polo français, l’espèce alsacienne est un peu une entorse à la chaîne alimentaire. En progression croissante, le club strasbourgeois joue, samedi, le match retour de sa première finale de Pro A, contre Marseille.
En pleine croissance
Les poloïstes alsaciens peuvent même, aujourd’hui, jouer les poissons pilotes du développement de leur sport encore méconnu. Sérieusement professionnalisé depuis quatre ans, le club remonte le courant, nageoire après nageoire, derrière un public élargi et désormais agglutiné autour de son bassin à chaque rencontre, grâce à des résultats qui ont surfé sur la vague de la stabilité. « On a essayé de renouveler l’effectif par petites touches seulement, pour ne pas trop appauvrir notre 7 majeur », décrit le manager Stéphane Metzger.
La recette : miser sérieusement sur la formation, aux côtés de spécimens expérimentés. Parti en Italie après quatre ans en Alsace, l’international Romain Blary a ainsi vu « toutes les catégories du club se structurer, avec des éducateurs qualifiés » et « le niveau des équipes considérablement augmenter ». Désormais, le Team Strasbourg compte environ 200 poloïstes. La culture s’implante. Stéphane Metzger tempère : « Notre budget, c’est l’équivalent des subventions publiques de Nice. » Soit 450 000 €, en augmentation grâce aux structures nouvelles. « Au début du Team Strasbourg, on avait 6 000 € de partenariats, détaille le manager. Aujourd’hui, près de 100 000. » Afin d’élargir son public, en même temps qu’attirer des sponsors, le club mise sur de belles animations, dont un petit kop et un DJ, autour de ses matchs. En marge de la Pro A, le club alsacien a aussi organisé deux matchs internationaux de l’équipe de France, preuve de la reconnaissance. Reste désormais le titre à glaner.