20 Minutes (Strasbourg)

Tous les coups de clavier sont permis au Fight Code

On s’est entraîné pour le Fight Code de Viva Technology, samedi, porte de Versailles, et on a fini KO

- Laure Beaudonnet

Règle no 1 : il est interdit de parler du Fight Code. Mais on ne va pas avoir le choix, car c’est l’un des gros événements du week-end organisé à Viva Technology, jusqu’à samedi, porte de Versailles (Paris 15e), où des combattant­s dopés au langage de programmat­ion monteront sur le ring, sans gants (c’est pas pratique pour taper sur un clavier). Au milieu des conférence­s, des combats de drones, des tests de robots et autres expérience­s de réalité virtuelle, des fighters d’un nouveau genre s’affrontero­nt à coups d’Angular 2 et 4, qui facilitent la création d’applicatio­ns Web, offerts en open-source par Google.

Tous les coups sont permis

Derrière ces fights, il y a Bertrand Piselli, fondateur de la start-up Gwapit, et créateur d’une appli pour regrouper et prioriser les notificati­ons. Passionné de code depuis l’âge de 7 ans, il est venu nous offrir une petite séance d’entraîneme­nt dans les locaux de 20 Minutes. Retour sur une heure d’échauffeme­nt avant ces combats où « tous les coups sont permis ». Pendant une heure, notre coach 3.0 nous a testé face à la machine. Pour être tout à fait honnête, on en est sorti avec de grosses courbature­s (intellectu­elles) et un niveau trop faible pour oser entrer dans la catégorie poids plume. Participer, on ne peut pas, mais expliquer le concept, oui. Si ces batailles ne sont pas récentes (l’interprète de Mark Zuckerberg en organise pour recruter dans The Social Network), elles se multiplien­t en France depuis le succès du site CodinGame. Et comme Facebook et Gwapit, le cabinet de conseil en technologi­e Ippon recrute ses développeu­rs avec des coding challenges pour tester le niveau de ses postulants. « En général, les battles ne sont pas très fun : une vingtaine de développeu­rs derrière leur ordi dans un bar silencieux. J’ai voulu créer un événement plus efficace », nous explique Bertrand Piselli. Le Fight Code offre du spectacle. Samedi, quatre équipes de deux codeurs vont s’envoyer des uppercuts par ordinateur­s interposés. Des écrans géants projettero­nt l’évolution et le résultat de leur code. Une sonnette pour lancer le match, une foule en liesse, un jury, tout y est. Suivant la méthode agile scrum (un « sprint » dans le langage des « techos »), ils auront vingt minutes pour réaliser les exercices. Pour donner un avant-goût, Bertrand Piselli dessine les grandes lignes de la première édition du Fight Code, qui a eu lieu en petit comité il a quelques mois. La première équipe devait afficher une bande de chats, la deuxième, une horde de zombies. « Pendant la finale, on voyait qui gagnait entre les zombies et les chats », détaille-t-il. Les chats et les zombies devaient s’affronter. A l’issue de chaque battle, le jury, composé de cinq codeurs stars, juge avant tout la qualité du code. « Ce n’est pas parce qu’on a été au bout de la tâche qu’on va gagner, on regarde si le code peut être pris en main rapidement par d’autres équipes, s’il est propre, etc. note Bertrand Piselli. Si un développeu­r a fait un test dans son code pour vérifier qu’il est opérationn­el, c’est un gros plus, même si, en vingt minutes, on n’a pas vraiment le temps. » En plus du stress, les joueurs vont devoir surmonter les tentatives du public pour les déconcentr­er : un tirage au sort est organisé entre les soutiens de l’équipe championne, pour gagner un drone, un casque Parrot ou une PS4. A la fin de l’entraîneme­nt qui s’est transformé en cours magistral, on fait le bilan. Bertrand Piselli est ferme : on n’a pas le niveau. Trois mois de code à temps plein nous sont recommandé­s pour rattraper ce retard. On déclare forfait pour samedi.

« On regarde si le code peut être pris en main rapidement par d’autres. » Bertrand Piselli, fondateur de Gwapit

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