La CTS poursuit une abonnée jugée insultante
Amandine a reçu le courrier samedi. Choquée. Informée d’une plainte déposée à son encontre par la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), elle se voit aussi réclamer des excuses – privées et publiques – et 95,35 € de « frais de dossier » pour un commentaire jugé « insultant » sur Facebook. En contestant d’ailleurs lesdites insultes, elle s’interroge : « Comment chiffre-t-on mon commentaire ? Ça m’inquiète. Formuler une critique est dans mes droits. Dans ma famille, on paye 1500€ d’abonnement par an et on a tout le temps des problèmes… »
De 20 à 30 cas par an
Posté le 19 juin à 23 h sous un post annonçant la grève en cours (lire par ailleurs), le commentaire repéré par un community manager de l’entreprise sur les réseaux sociaux lui a valu de voir son dossier retrouvé par les services juridiques (lire l’encadré), qui ont décidé d’engager ces poursuites. Directeur général, Jean-Philippe Lally détaille la ligne suivie par la CTS depuis des années : « Tous les clients peuvent nous faire part de satisfactions ou insatisfactions, mais personne ne peut insulter notre entreprise ou nos salariés, de vive voix, par courrier, ou sur les réseaux sociaux. » En plus du dossier transmis au parquet, la CTS réclame notamment 90 € en dédommagement « du temps passé sur ce dossier » et 5,35€ « de frais d’envoi ». Mais elle ne refuse pas la discussion. Vingt à trente cas seraient recensés par an. Des grossièretés directes ou des sous-entendus jugés proches de la diffamation, pour l’essentiel sur Facebook. « C’est dramatique de devoir arriver à ces extrémités pour obtenir du respect », regrette en conclusion Jean-Philippe Lally.