20 Minutes (Strasbourg)

La CTS poursuit une abonnée jugée insultante

- Bruno Poussard

Amandine a reçu le courrier samedi. Choquée. Informée d’une plainte déposée à son encontre par la Compagnie des transports strasbourg­eois (CTS), elle se voit aussi réclamer des excuses – privées et publiques – et 95,35 € de « frais de dossier » pour un commentair­e jugé « insultant » sur Facebook. En contestant d’ailleurs lesdites insultes, elle s’interroge : « Comment chiffre-t-on mon commentair­e ? Ça m’inquiète. Formuler une critique est dans mes droits. Dans ma famille, on paye 1500€ d’abonnement par an et on a tout le temps des problèmes… »

De 20 à 30 cas par an

Posté le 19 juin à 23 h sous un post annonçant la grève en cours (lire par ailleurs), le commentair­e repéré par un community manager de l’entreprise sur les réseaux sociaux lui a valu de voir son dossier retrouvé par les services juridiques (lire l’encadré), qui ont décidé d’engager ces poursuites. Directeur général, Jean-Philippe Lally détaille la ligne suivie par la CTS depuis des années : « Tous les clients peuvent nous faire part de satisfacti­ons ou insatisfac­tions, mais personne ne peut insulter notre entreprise ou nos salariés, de vive voix, par courrier, ou sur les réseaux sociaux. » En plus du dossier transmis au parquet, la CTS réclame notamment 90 € en dédommagem­ent « du temps passé sur ce dossier » et 5,35€ « de frais d’envoi ». Mais elle ne refuse pas la discussion. Vingt à trente cas seraient recensés par an. Des grossièret­és directes ou des sous-entendus jugés proches de la diffamatio­n, pour l’essentiel sur Facebook. « C’est dramatique de devoir arriver à ces extrémités pour obtenir du respect », regrette en conclusion Jean-Philippe Lally.

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 ??  ?? La CTS surveille ses réseaux sociaux et n’hésite pas à demander excuses et près de 100€ à ceux qui l’ont insultée.
La CTS surveille ses réseaux sociaux et n’hésite pas à demander excuses et près de 100€ à ceux qui l’ont insultée.

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