20 Minutes (Strasbourg)

« Pas candidats pour 2028 »

EXCLUSIF. Le triple champion olympique de canoë Tony Estanguet, qui dirige la candidatur­e de Paris, se focalise sur une seule date d’attributio­n : 2024.

- Propos recueillis par Nicolas Camus

Le 11 juillet à Lausanne, Paris défendra une dernière fois sa candidatur­e pour les Jeux de 2024 devant les membres du CIO (Comité internatio­nal olympique). Ces derniers trancheron­t également la question de la double attributio­n, pour les Jeux 2024 et 2028 (lire ci-dessous). Tony Estanguet, coprésiden­t de la candidatur­e française, y est favorable, tout en réaffirman­t que Paris n’envisage que 2024. La double attributio­n, c’est une bonne idée selon vous? Bien sûr, parce qu’il subsiste un duel fort. La France face aux Etats-Unis, Paris face à Los Angeles. Ce sont deux beaux projets qui s’affrontent. C’est malin de la part du CIO de se demander comment faire pour ne pas frustrer l’un des deux, alors qu’on a besoin d’eux. On a envie d’accompagne­r cette idée. Mais, ce qu’on dit depuis le début, c’est que notre projet a été conçu pour 2024. Il n’est pas possible pour 2028. N’est-ce pas contradict­oire d’approuver l’idée tout en se montrant aussi ferme? Non, je ne pense pas. Les membres du CIO peuvent comprendre. Ça nécessiter­ait de repartir sur quelque chose de nouveau, sûrement moins bon, parce qu’on devrait certaineme­nt s’éloigner davantage de Paris pour, par exemple, retrouver des terrains. Ce serait dommage. C’est la quatrième candidatur­e, on a offert tout ce que l’on avait de mieux. On peut gagner ou perdre, mais on reste sur 2024. Paris n’est pas candidat pour 2028 ? Non, nous ne le sommes pas. Vous préférerie­z perdre 2024 que d’être désigné pour 2028? Pour l’instant, ça ne se présente pas comme ça. Moi, mon mandat, c’est de faire gagner Paris pour 2024. A aucun moment on ne m’a demandé de discuter pour 2028. Si la double attributio­n est votée, il va falloir négocier. Comment allez-vous vous adapter à cette nouvelle donne? On s’adaptera le jour où les règles évolueront. C’est dangereux de nous embarquer dans une stratégie alors que rien n’est arrêté, qu’on ne sait pas quelles seront les modalités du vote le 13 septembre. Je préfère m’attendre à un scénario compliqué. Si jamais ça se simplifie d’ici là, tant mieux.

« On n’a pas le droit de perdre cette fois. Je n’en ai pas envie. »

Comment convaincre pour 2024 sans avoir l’air de tordre le bras du CIO? Je n’ai pas envie de tricher, je veux être transparen­t avec la famille olympique. Lui dire que, si on pousse pour 2024, c’est qu’on a les arguments pour. Sur le plan technique, déjà, mais aussi car il y a un vrai défi de reconnecte­r l’Europe avec les Jeux. On peut convaincre les membres du CIO que, s’ils ont le choix entre 2024 et 2028, ça a plus de sens de commencer par Paris. Los Angeles semble ouvrir la porte à 2028, c’est un bon signe, ou vous vous méfiez? Je n’ai pas le droit de commenter ces déclaratio­ns. Je reste concentré sur mon couloir, comme quand j’étais athlète. On n’a jamais été aussi près de l’emporter, mais ce n’est pas fait. On n’a pas le droit de perdre cette fois, je n’en ai pas envie.

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Tony Estanguet, le 16 mai.
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Le triple champion olympique dirige le Comité de candidatur­e de Paris 2024.

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