20 Minutes (Strasbourg)

Une passion tombée du miel

Loisir ou profession, l’apiculture s’est démocratis­ée dans les villes et les campagnes

- Fabien Falcou

«Le miel et les abeilles », ce n’est pas que cette chouette série télé des années 1990. C’est aussi le quotidien des dizaines de milliers de Français qui ont choisi de se mettre à l’apiculture. L’activité, vue comme vieillotte pendant un temps, compte désormais de plus en plus d’amateurs. « Il y a eu une érosion constante du nombre d’apiculteur­s entre les années 1960-70 et 2005, analyse Henri Clément, secrétaire général de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf). Mais depuis dix ans, de plus en plus de nos concitoyen­s se lancent. » De 70000 en 2005, ils seraient aujourd’hui entre 75 000 et 80 000 (chiffres Unaf), amateurs et profession­nels confondus, répartis entre les grandes villes et les zones rurales, avec une tendance à la hausse chaque année. La conséquenc­e, selon le secrétaire général, du coup de projecteur jeté sur la profession au début des années 2000 : « Il y a eu une forte médiatisat­ion liée aux problèmes de mortalité des abeilles et aux manifestat­ions des apiculteur­s, explique Henri Clément. Les gens se sont rendu compte que l’abeille, au-delà de sa production de miel, était une vraie sentinelle de l’environnem­ent. »

Une activité à la mode ?

Les choses n’en ont pourtant pas toujours été ainsi, se souvient le responsabl­e : « Quand je suis devenu apiculteur dans les années 1970, ce n’était pas bien vu. L’abeille avait un côté désuet, les apiculteur­s étaient perçus comme des babas cool. Aujourd’hui, l’apiculture est vue comme une profession noble et respectueu­se de l’environnem­ent. » Dans une France sensible aux enjeux écologique­s, avoir sa ruche et produire son miel est devenu trendy. « Ça répond à un besoin de contact avec la nature, avec le produit, l’insecte… Et puis, exploiter une ruche reste moins contraigna­nt que d’élever des canards ou des lapins. Produire son propre miel, c’est convivial et sain », argue Henri Clément. La démocratis­ation des ruches et ateliers d’apiculture urbaine n’y est pas pour rien. Attention cependant, si vous aussi souhaitez vous lancer : l’apiculture reste une activité réglementé­e et un métier complexe. « L’apiculture, ça s’apprend, martèle le secrétaire général de l’Unaf. Ce n’est pas simple, il y a des erreurs à ne pas commettre. Il faut devenir connaisseu­r et expériment­é avant de pouvoir s’y mettre. » Patience, donc, avant d’enfiler votre vareuse blanche.W

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Les apiculteur­s sont aujourd’hui presque 80000 en France.

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