20 Minutes (Strasbourg)

Arnaud Démare au quart de Tour

- Julien Laloye

Arnaud Démare n’a pas réussi à prendre la ville de Troyes, jeudi. Mais le premier vainqueur d’étape tricolore dans un sprint massif depuis 2006 pourrait réaliser le doublé, ce vendredi à Nuits-Saint-Georges. Alors que le grand public assiste à son éclosion sur le Tour, 20 Minutes revient sur les premières fois qui ont fait du leader de la FDJ l’un des meilleurs spécialist­es mondiaux du sprint.

La première fois qu’il a levé les bras chez les pros. Qatar, janvier 2012. Tout frais champion du monde Espoirs, Démare n’attend pas son cinquième sprint massif pour taper ses premiers clients (Farrar ou Sagan). « On savait qu’il marchait fort, un mec qui a gagné chez les Espoirs, c’est solide, juge Matthieu Ladagnous. Il a entraîné tout le monde derrière lui naturellem­ent. » A 20 ans, Arnaud Démare a déjà pigé l’essentiel.

La première fois qu’il s’est embrouillé avec Bouhanni. Impossible d’évoquer Démare sans mettre sur la table sa relation contrariée avec l’autre grand sprinteur français de sa génération. La guerre froide entre les deux hommes a commencé en 2010, lors des championna­ts d’Europe Espoirs. Pourtant, ils ont réussi à se supporter quatre ans à la FDJ, sans jamais faire les mêmes courses et sans jamais se parler, non plus, avant que Bouhanni mette le cap sur Cofidis.

La première fois où il a montré qu’il avait un potentiel de fou. Si la France a mis dix piges à trouver un successeur à Jimmy Casper sur un sprint du Tour, elle avait attendu le double pour voir un coureur tricolore claquer Milan-Sanremo. Encore une fois, c’est notre « Nono » national qui a brisé la malédictio­n en 2016. « On savait qu’il était capable de gagner une course comme ça, parce qu’il sait passer les bosses, raconte Willam Bonnet, son équipier. C’est un coureur endurant, plus la course dure, plus il fait la différence sur les autres sprinteurs. Ça a été un déclic. Il s’est prouvé des choses. »

La première fois qu’il s’est loupé. Retour au Qatar, cette fois en 2016. Sur un circuit plat comme la mer Morte, les Bleus se font piéger sur le seul tronçon propice à une bordure. Une mauvaise expérience qui a servi de leçon au porteur du maillot vert. « Arnaud était déçu, mais il est moins attentiste qu’avant, reprend Bonnet. Maintenant, il est plus solide, à tous les niveaux. Dans les jambes et surtout dans la tête. »

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Après sa victoire à Vittel, Arnaud Démare porte le maillot vert.

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