De nouveaux rayons pour le travail
Voilà maintenant quelques années qu’elles sont là. Elles sont arrivées sans prévenir personne, pour nous faciliter le quotidien. Elles ? Ce sont les caisses automatiques dans les super et hypermarchés. Comme d’autres innovations, elles changent la vie des clients. Mais leur arrivée a surtout un impact sur les emplois. « Dans certains magasins, les caisses automatiques peuvent déjà représenter une transaction sur deux », et, à en croire le spécialiste de la grande distribution Oliver Dauvers, cela n’est pas près de s’arrêter. Si bien que d’ici une dizaine d’années, la barre symbolique de la moitié des transactions ne sera plus exceptionnelle, mais la norme. « Cela se développe pour deux raisons : les demandes du client, et faire baisser les coûts du commerçant. » Heureusement, le secteur recherche d’autres profils. Olivier Dauvers souligne en effet « l’attrait des consommateurs pour les rayons produits frais. Chez le client, on remarque le besoin d’être servi plutôt que de se servir ». En conséquence, « depuis une dizaine d’années, les métiers les plus recherchés sont les métiers de bouche » [boulangers, bouchers, poissonniers…], assure Caroline Troadec, responsable emploi et formation à la Fédération du commerce et de la distribution (FCD). Ces emplois sont « plus qualifiés » d’après Oliviers Dauvers, ils « supposent une expertise produit », voire un diplôme adéquat. A tel point que ces postes ont parfois du mal à être pourvus, aux dires de Caroline Troadec. Autre évolution du secteur, le numérique, et les emplois qui vont avec, notamment les data analysts. Ces postes, qui sont encore peu nombreux à l’échelle du secteur, sont apparus pour « analyser et anticiper les besoins des consommateurs », explique la responsable emploi et formation de la FCD. A ces emplois s’ajoute la ribambelle de métiers apparus avec le développement du numérique. « Des développeurs d’applications, on en a, comme tout ce qui est webmasters. On a sans doute plus de besoins qu’avant sur le webmarketing, des community managers, etc., mais là aussi, cela représente peu de postes », minimise Caroline Troadec. Qui l’aurait cru, dans la grande distribution, les calculs sont d’apothicaires.
« Chez le client, on remarque le besoin d’être servi plutôt que de se servir. » Olivier Dauvers, expert conso