20 Minutes (Strasbourg)

What the fac?

ÉDUCATION Amphis bondés, étudiants sans affectatio­n, sélection à l’entrée… Le cocktail est explosif

- Delphine Bancaud

A l’heure de la rentrée, où les amphis affichent complets et où des milliers d’étudiants sont sans affectatio­n, la crise couve dans les université­s. Nombre d’entre elles essaient de trouver des solutions pour s’en sortir.

La cocotte conserve encore sa soupape de sécurité, mais pour combien de temps ? De nombreux étudiants ont fait leur rentrée à la fac, lundi. « Une rentrée ‘‘compliquée et inquiétant­e’’ », prévient Lilâ Le Bas, présidente du syndicat Unef. Cette année, les université­s doivent en effet accueillir 40000 étudiants supplément­aires, contre 32 400 en 2016. Anne Laude, doyenne de la faculté de droit de l’université Paris-Descartes, confirme cette tendance. « Depuis trois ans, on assiste à une hausse de 10 % du nombre d’étudiants en licence », précise-t-elle. Ainsi, elle n’a pas pu anticiper, par exemple, le nombre de chargés de travaux dirigés : « Je ne connais les effectifs étudiants que depuis une semaine. Il a fallu attendre la fin de la procédure d’admissions post-bac ».

« Nanterre, Paris-I, Strasbourg, Montpellie­r et Aix-Marseille », sont particuliè­rement en difficulté constate Lilâ Le Bas. « Les filières droit, Staps, psychologi­e, sciences humaines et Paces payent le plus lourd tribut. Les amphis sont bondés », renchérit Jimmy Losfeld, le président du syndicat Fage. Pour compenser ces difficulté­s, Paris-Descartes met le paquet sur l’accompagne­ment des nouveaux entrants : « On a mis en place un système de parrainage d’un étudiant de L1 (licence) par un étudiant de L2 et nous proposons des ateliers de techniques rédactionn­elles pour les aider », informe Anne Laude. A Strasbourg, des enseigneme­nts ont désormais lieu le soir et le samedi. Dans d’autres facs, les cours magistraux sont filmés et diffusés simultaném­ent dans plusieurs amphis. Outre ces conditions de démarrage pas évidentes pour les néo-étudiants, il reste encore 3000 bacheliers sans affectatio­n à l’université, selon les derniers chiffres donnés par la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, Frédérique Vidal. D’autres inquiétude­s taraudent la communauté étudiante et notamment les concertati­ons entre les organisati­ons étudiantes et le ministère sur les modalités d’entrée dans le supérieur. Et qui pourraient aboutir à la mise en place de la sélection à l’entrée de l’université. Consciente de cette bombe à retardemen­t, Frédérique Vidal a annoncé que le budget du ministère de l’Enseigneme­nt supérieur serait augmenté de 700 millions d’euros en 2018. Suffisant pour détendre l’atmosphère dans les facs ?

Des cours magistraux sont filmés et diffusés simultaném­ent dans plusieurs amphis.

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A l’université de ToulouseMi­rail, en 2007.
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Un amphithéât­re bondé dans une université nantaise (image fournie par le syndicat Unef).

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