20 Minutes (Strasbourg)

« ‘‘Il’’ est revenu » est-il aussi terrifiant que « Ça » ?

CULTE «“Il” est revenu», rediffusé sur HD1 jeudi, est-il toujours si effrayant?

- Vincent Julé

«Il » est donc revenu. Vingtsept ans après le feuilleton culte de M6, le roman de Stephen King connaît une nouvelle adaptation, cette fois au cinéma (Ça, mercredi en salles). Sortie en VHS en 1992 puis diffusée sur M 6 à l’automne 1993, « “Il” est revenu » fait partie de ces mini-séries adaptées de King et typiques des années 1990, à l’instar des « Tommyknock­ers ». Le trauma original est-il toujours intact ? A l’occasion de la rediffusio­n de ce téléfilm, jeudi soir sur HD 1, 20 Minutes a voulu le vérifier, à ses risques et périls.

Oui, la série a visuelleme­nt vieilli et Bill le Bègue porte un catogan, mais elle se révèle fidèle au roman, du moins dans sa structure qui alterne deux époques, le passé en 1960 et le présent en 1990. Nos héros du club des losers se retrouvent trois décennies après leur rencontre avec Ça. Mike, le seul à être resté à Derry, les appelle un par un pour les prévenir que les meurtres d’enfants ont recommencé. L’occasion de découvrir chacune de leur confrontat­ion avec le clown Grippe-Sou, selon un dispositif répétitif (un coup de fil, un flash-back, un coup de flippe) qui permet d’explorer les thèmes chers à Stephen King : l’enfance, la mémoire, le traumatism­e, le sacrifice… En salles mercredi, le nouveau Ça évacue cette

Le trauma du spectateur provient moins de la série elle-même que de son clown.

complexité narrative et se focalise sur l’enfance. Le trauma adulte et le retour de Ça seront traités dans le chapitre 2, prévu pour 2019. Autant le reconnaîtr­e, le trauma du spectateur provient moins de la série elle-même que de son clown, interprété par Tim Curry, également inoubliabl­e dans The Rocky Horror Picture Show. Ce dernier a d’ailleurs moins de présence à l’écran que dans notre souvenir, et ses apparition­s se révèlent moins effrayante­s que pernicieus­es. A l’opposé, son alter ego au cinéma (Bill Skarsgard) est plus impression­nant, plus massif, et finalement plus monstre que clown. Dès la scène inaugurale avec le petit Georgie, le film réalisé par Andy Muschietti se montre bien plus sanglant que le téléfilm. De ce point de vue, cette nouvelle adaptation est plus fidèle à l’ambiance, lourde, violente et même sexuelle du roman. La série, qui était diffusée sur une chaîne grand public, jouait beaucoup sur le hors-champ et les effets kitsch, alors que le long-métrage montre les sévices subis par les enfants de la part de leurs parents, de leurs camarades ou de Grippe-Sou. De quoi traumatise­r une nouvelle génération de spectateur­s.

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Le clown Grippe-Sou, interprété par Tim Curry, dans le téléfilm de 1990.

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