20 Minutes (Strasbourg)

LREM étudie toutes les options pour sa grande réforme

Pour faire adopter la grande réforme constituti­onnelle, la majorité a plusieurs solutions

- Anne-Laëtitia Béraud

Déception dans les rangs de La République en marche (LREM). A l’issue des sénatorial­es, le groupe d’Emmanuel Macron compterait 28 sénateurs (29 avant le scrutin). Ce résultat signe, peut-être, la fin du grand projet du président de faire changer la Constituti­on : pour qu'un projet de réforme constituti­onnelle soit adopté, il faut que l’Assemblée et le Sénat votent le texte dans les mêmes termes. Et il faut l’appui des 3/5e des députés et des sénateurs, ce qui est loin d’être le cas. Comment LREM compteelle changer la donne?

Option 1 : attirer des élus qui ne sont pas LREM. C’est l’option privilégié­e par le pouvoir. Le président du groupe LREM au Sénat, François Patriat, s’est dit persuadé que « d’autres personnes viendront rejoindre ce groupe ». Sont courtisés les élus centristes, les Républicai­ns « macroncomp­atibles », des socialiste­s, des radicaux de gauche… Un appel du pied que les intéressés voient avec une certaine circonspec­tion. « Il n’y aura pas de majorité pour soutenir Macron le doigt sur la couture du pantalon », explique Didier Guillaume, président du groupe des socialiste­s, dans le JDD. « Il est toujours difficile de réunir les 3/5e des parlementa­ires », rappelle le politologu­e Eddy Fougier.

Option 2 : le recours au référendum. Le porte-parole du gouverneme­nt Christophe Castaner a annoncé, lundi sur BFMTV, que le président était disposé à recourir à cette option. « Si le référendum est constituti­onnellemen­t possible, politiquem­ent c’est autre chose. On sait bien quelle est l’issue des référendum­s en France… », assure Eddy Fougier, qui qualifie cette solution de « très compliquée ».

Option 3 : le recours à une loi organique. « Si on veut baisser le nombre de parlementa­ires, on n’est pas obligé de passer par une révision constituti­onnelle, on peut passer par la loi. Nous verrons ce qui est de l’ordre du faisable », a affirmé le secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux, sur RTL. « Cette solution est risquée politiquem­ent. Elle semblerait traduire des petits arrangemen­ts entre amis de la majorité, pour mener à bien un projet qui a précédemme­nt échoué », conclut le chercheur.

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Le président pourrait recourir, par exemple, au référendum pour faire adopter la réforme constituti­onnelle.

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