Le coffre-fort des démunis
SOCIAL Premier bilan pour la bagagerie électronique pour les SDF
Ce sont souvent de vraies « galères » pour les personnes sans domicile fixe : les papiers, ces derniers remparts contre l’exclusion. Un véritable casse-tête pour les conserver dans la rue sans qu’ils soient détériorés, mouillés, volés. Il y a un peu plus d’un an, l’association Entraide le Relais, qui accueille près de 1000 personnes en situation de grande précarité, a expérimenté une bagagerie électronique avec le soutien de la ville. Une aide qui s’inscrit dans le cadre du projet de lutte contre la fracture numérique.
Un outil indispensable
« C’est un outil et une priorité, souligne Hervé Turquais, directeur de l’association. Sans papiers, leurs démarches vers le logement, l’accès à la santé ou même l’emploi deviennent impossibles, d’autant que de plus en plus, l’accès aux administrations passe par Internet. » Si l’idée est séduisante et source de progrès, le nombre de personnes inscrites après une année d’expérimentation peut paraître décevant. Une quarantaine seulement. « Je ne sais pas ce qu’ils peuvent faire avec, je n’ai pas confiance », marmonne Eric, la trentaine, allongé dans la rue. Un argument souvent entendu par les travailleurs sociaux de l’association. Si la « théorie du complot » au sujet de la borne électronique semble être une idée qui prévaut chez les personnes SDF, un autre challenge à relever pour les équipes de l’association est l’explication et la formation, tout simplement. Près de 26 % des demandeurs n’ont aucun contact avec le numérique, explique Hervé Turquais. Aussi, un accompagnement et une formation sont prévus pour aider chaque personne désirant profiter de ce service. » Enfin, l’association s’est ouverte depuis quelques mois à d’autres structures de la ville, avec pour objectif avoué de toujours faire reculer la pauvreté.