A bord du porteavions « Charlesde-Gaulle »
CHANTIER « 20 Minutes » a visité « Le Charles-de-Gaulle », l’unique porte-avions de la flotte française
C’est un lifting qui donne le vertige, et pas seulement en raison des 75 m de haut du navire. Plus de 4 millions d’heures de travail, dont 1,8 d’ingénierie de conception et 2,5 pour le chantier; 2000 personnes qui travaillent sur le site au quotidien ; un chantier évalué à 1,3 milliard d’euros. Depuis février, l’unique porteavions français, Le Charles-de-Gaulle, est à quai pour d’importants travaux d’entretien et de rénovation, alors qu’il est au milieu de sa vie après une quinzaine d’années de service.
L’équipage sur le pont
Sur la base navale de Toulon, dans le Var, difficile de rater le mastodonte des mers, qui a déjà fait 30 fois le tour du monde. Dans les entrailles du navire, on découvre un dédale de couloirs, d’escaliers et de ponts, des bruits incessants de soudure, des kilomètres de câbles, des tonnes de matériel informatique, etc. Les deux tiers du chantier sont consacrés à une complète modernisation du bâtiment. « On lui redonne du potentiel technique, pour qu’il reste dans le match, » explique Marc-Antoine Lefebvre de Saint-Germain, le commandant. Le porte-avions va notamment être doté des derniers systèmes en matière de cyberattaque, une menace qui n’était pas à l’ordre du jour au moment de sa construction au siècle dernier. Le dernier tiers des travaux relève plutôt d’un entretien poussé, de la réfection du sol de la salle de restauration au poste de commande, en passant par le pont d’envol. Tous les matins, une réunion permet de faire le point sur le millier de tâches en cours. Le chantier est chapeauté par Naval Group (ex DCNS), qui fait appel à 160 sous-traitants. Le défi est énorme : là où ses homologues américains bénéficient généralement d’un traitement de choc équivalent effectué sur quatre ans, Le Charles-de-Gaulle ne dispose, lui, que de dix-huit mois. Il est en effet le seul outil du genre dont dispose l’Etat français, qui souhaite donc le réutiliser dès que possible. Ainsi, aux côtés des soudeurs et autres professionnels, les 1100 membres d’équipage mettent la main à la pâte. « La connaissance intime de l’équipe, au vu de la complexité technique du bateau, rend la présence des marins indispensable, indique le commandant. Ils tiennent notamment le rôle de garant de la sécurité nucléaire. » Pour ne pas perdre la main, les entraînements continuent aussi, notamment sur des simulateurs. Objectif : être fin prêts quand le chantier sera terminé à l’automne 2018.