« Une réalité à ne pas cacher »
Polémiques à prévoir. Dimanche à 21 h, M 6 diffuse un numéro de « Dossier tabou » intitulé « Harcèlement sexuel : les femmes n’en peuvent plus ». Le reportage, signé Valérie Rouvière et présenté par Bernard de La Villardière, évoque diverses formes d’oppression que les femmes subissent au quotidien. « Quand on m’a suggéré ce thème, je ne pensais pas qu’on en était là en France, glisse le journaliste. J’ai constaté que toute une génération de femmes considérait le harcèlement de rue comme une partie intégrante de leur vie et que personne ne se mobilisait contre ça. » Le documentaire se penche aussi bien sur l’exploitation des corps féminins dans la publicité ou l’imagerie du hip-hop que sur le harcèlement sexuel au travail. Surtout, « Dossier tabou » suit un collectif de femmes qui, dans la grande banlieue parisienne, déplorent la poussée de l’islam radical et le fait que l’espace public leur soit de plus en plus confisqué.
« Les femmes dans les quartiers ont du mal à prendre la parole. »
Valérie Rouvière, réalisatrice Les journalistes se sont également rendus à Cologne (Allemagne), où plus de 1 000 femmes ont été sexuellement agressées lors du Nouvel An 2016. « Dans la société allemande, l’origine maghrébine des agresseurs suscite le malaise, énonce le commentaire. Faut-il en parler? Même les féministes de gauche se posent des questions. Si certaines ferment les yeux, d’autres osent briser le tabou de la sexualité chez les musulmans. » « Les gens tireront leurs conclusions, c’est une réalité qu’il ne faut pas cacher », répond Bernard de la Villardière en présentant « Dossier tabou » à une poignée de journalistes. « Les femmes dans les quartiers ont du mal à prendre la parole, d’autres ont peur d’être traitées de racistes. Il faut dire les choses pour évoluer, pour avancer », ajoutait de son côté Valérie Rouvière. « Dossier tabou » évoque aussi l’affaire Baupin et recueille, entre autres, le témoignage d’une adolescente violée par un ami d’enfance, lors d’une fête d’anniversaire. Une manière de souligner que la prise de conscience et la remise en question doivent être collectives. Le dossier tabou, c’est peut-être celui-là.