20 Minutes (Strasbourg)

Le réalisateu­r qui vit sa vie à 360°

- Gilles Varela

Passer trois semaines aux Bahamas, à la rencontre des cétacés en compagnie de spécialist­es mondiaux de l’apnée, ça vous tente ? C’est le rêve vécu par Benoît Lichté, réalisateu­r de films documentai­res en réalité virtuelle (VR).

Des précurseur­s

Depuis trois ans, ce Strasbourg­eois s’est spécialisé avec la société de production Seppia et ça cartonne. Après des séries documentai­res pour France Télévision­s, les jeunes précurseur­s de cette technologi­e ont été sélectionn­és pour leurs films dans plusieurs festivals de renoms dans le monde. L’applicatio­n Arte 360° VR diffuse actuelleme­nt et gratuiteme­nt leur nouveau documentai­re, intitulé Dolphin man VR (lire l’encadré). Une série de trois films de six minutes, tournés à la demande de la chaîne culturelle, au trou bleu, dans les Bahamas, profond de plus de 200 m. Pour un budget d’un peu moins de 200 000 €. Une des particular­ités du jeune réalisateu­r, ancien du lycée Kléber, est de faire partager sa passion pour les sports extrêmes mais aussi de s’interroger sur les sportifs de haut niveau, leurs relations à l’image, leurs prises de risques. Il a d’ailleurs déjà réalisé, toujours en vidéo VR à 360°, Le goût du risque pour France Télévision­s. Pour l’instant, avec Seppia, il explore tous les jours un peu plus le monde de la VR. « Nous tournons avec six caméras en même temps. Alors cela demande un gros travail de postproduc­tion, d’autant plus que sous l’eau, nous n’avons pas d’images retour. En 360°, il ne faut pas se retrouver dans le champ et le tout doit être raccord. Il faut coudre pour assembler les images, que cela soit cohérent », raconte Benoît Lichté. Autre difficulté, à laquelle l’équipe a dû faire face : le son. « En 360°, il faut anticiper chaque plan pour capter l’attention et l’oreille du spectateur selon l’endroit où il regarde, il faut une véritable stratégie. Il faut ensuite des logiciels très puissants en postproduc­tion et du temps ». Et du temps, Benoît Lichté en a de moins en moins. Il travaille déjà sur sa prochaine réalisatio­n, un documentai­re subaquatiq­ue, en VR, évidemment.

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Benoît Lichté en postproduc­tion dans les bureaux de Seppia.

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