En tête de course du sport-santé
Comment Strasbourg est devenue la capitale de l’activité physique sur ordonnance
Parlons de « Strasbourg, capitale du sport-santé sur ordonnance », ce dispositif permettant à un médecin de prescrire de l’activité physique à un patient. Alors que se tiennent ce jeudi les deuxièmes assises sur ce sujet à Strasbourg (lire l’encadré), retour sur une course maîtrisée par la capitale alsacienne.
Chausser les baskets. Le docteur Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg chargé de la santé publique et « médecin généraliste, universitaire, qui a été sportif », a voulu faire du sport un médicament : « Depuis toujours, je préconise une activité physique pour les malades. Mais c’était difficile de changer le comportement du patient. » En 2012, il a pu compter sur « des études scientifiques aux résultats forts » pour souffler l’idée au maire.
Démarrer en petites foulées. L’expérimentation commence doucement. « A l’époque, on n’avait qu’un demi-éducateur. On ne prescrivait que du vélo, résume Alexandre Feltz. Il fallait une initiative politique, alors que ce n’était pas une compétence de la ville et que l’idée semblait incongrue. » La première année, près de 800 ordonnances avaient été délivrées par plus de 150 médecins généralistes.
Suivre les consignes. Comme pour toute discipline, il fallait une pause tactique. D’où les premières assises en 2015 avec les collectivités adeptes de ce dispositif. Histoire de s’échanger des tuyaux. Pour peser plus lourd aussi quand il s’agit de s’adresser à l’Etat : « On avait publié un communiqué commun pour demander que le dispositif soit intégré à la Loi santé », poursuit l’instigateur. Avec succès. Là encore, la capitale alsacienne est mise sous les projecteurs : « Les territoires et Strasbourg sont dans les motifs de la loi. »
Accélérer. Depuis, Strasbourg a élargi son dispositif en intégrant de nouvelles pathologies et d’autres activités. Environ 350 médecins (la quasitotalité des généralistes) et 2000 patients sont rentrés dans le dispositif. Et puis, le sport-santé sur ordonnance aura bientôt son local dédié aux Bains municipaux.